“Votre agenda inhumain” : Sabrina Carpenter hausse le ton après l’utilisation de l’une de ses chansons par l’administration Trump

Rédigé le 04/12/2025
Kahina Boudjidj

La controverse est montée d’un cran ce mardi 2 décembre, lorsqu’une publication officielle de la Maison Blanche a déclenché la colère de Sabrina Carpenter. La chanteuse américaine a découvert que l’un de ses titres, Juno, sorti en 2024, avait été utilisé en fond sonore d’une vidéo montrant des opérations d’arrestation menées par la police de l’immigration. Sans détour, l’artiste a exprimé son indignation :  "Cette vidéo est malveillante et répugnante. Ne m'associez jamais, moi ou ma musique, à votre programme politique inhumain" .

Une vidéo qui met le feu aux poudres

Dans la séquence diffusée sur X, ancien Twitter, on voit des manifestants protester contre la police de l’immigration, puis des agents fédéraux procéder à des arrestations. Le morceau Juno , choisi comme accompagnement musical, donne à la vidéo un ton promotionnel qui a immédiatement heurté Sabrina Carpenter. L’artiste n’avait pas été consultée, et encore moins autorisé l’usage de son titre dans ce contexte politique. Face à la polémique, la Maison Blanche n’a pas cherché l’apaisement. Sa porte-parole, Abigail Jackson, a même répondu sèchement aux critiques de la chanteuse. "Nous ne nous excuserons pas d'expulser de notre pays des meurtriers, violeurs et pédophiles, criminels dangereux entrés illégalement" , a-t-elle déclaré, en n'hésitant pas à qualifier de "stupide" toute personne s’opposant à cette politique migratoire.

Les artistes lèvent leur bouclier

La protestation de Sabrina Carpenter s’ajoute à une liste déjà longue d’artistes dont la musique a été utilisée sans autorisation par Donald Trump ou son équipe. D’autres stars ont déjà fait entendre leur mécontentement comme Céline Dion qui avait condamné l'utilisation non autorisée de My Heart Will Go On dans un clip de campagne, tout comme Beyoncé, furieuse de voir Freedom associé sans son accord à un message politique. Au début du mois de novembre, Olivia Rodrigo s’était elle aussi insurgée contre l’usage politique de l’un de ses titres. Le Département de la sécurité intérieure avait diffusé une vidéo incitant les migrants sans papiers à quitter volontairement le territoire, le tout sur fond de All-American Bitch .

La chanteuse avait alors réagi fermement sur Instagram : "N’utilisez jamais mes chansons pour promouvoir votre propagande raciste et haineuse" . Son message a depuis disparu, sans doute supprimé par le compte gouvernemental mais la disparition du morceau dans la vidéo montre que l’artiste et son équipe ne se sont pas contentés d’un commentaire. Aux États-Unis, le Digital Millennium Copyright Act offre en effet la possibilité de réclamer le retrait d’une musique utilisée sans autorisation. Le groupe MGMT avait d’ailleurs déjà eu recours à cette procédure pour faire supprimer l’un de leurs morceaux d’une précédente vidéo du même département.