Invité de l'émission "Small Talk" de David Castello-Lopes sur les réseaux sociaux de Konbini, Jean-Paul Rouve s'est livré avec une rare franchise sur son rapport aux récompenses cinématographiques.
Quand le César sème le trouble au sein des Robins des Bois
David Castello-Lopes a interrogé l'acteur sur sa récompense obtenue peu après l'aventure des Robins des Bois. " Tu as eu un César très peu de temps après les Robins des Bois. Est-ce que les autres Robins des Bois ont été jaloux ? " a questionné l'animateur. Sans détour, Jean-Paul Rouve a confirmé : "Je pense qu'il y a eu ça, oui. Je ne dirai pas de qui, mais je pense."
Face à cette réalité, le comédien adopte une posture compréhensive : " Mais pourquoi pas ? On a le droit de dire pourquoi pas moi. Tout va bien." Cette récompense, c'est le César du meilleur jeune espoir masculin qu'il a décroché en 2003 pour sa performance remarquée dans "Monsieur Batignole".
"J’ai eu bien les boules" : la déception de Jean-Paul Rouve
L'échange s'est poursuivi sur le terrain de l'introspection, David Castello-Lopes demandant à son invité s'il avait lui-même éprouvé ce sentiment de jalousie envers d'autres artistes. La réponse de Jean-Paul Rouve témoigne d'une lucidité désarmante : "J'ai eu bien les boules. Ce n'est pas de la jalousie, ce n'est pas pareil."
L’acteur des Tuche a alors évoqué un moment particulièrement difficile de sa carrière : "Quand je n'ai pas été nommé, je veux dire que je n'ai pas été nommé au César quand j'ai fait Le Consentement. Je me dis que c'est un travail d'acteur, le film est bien, tout est réuni pour." Avant d'assumer pleinement sa déception : "Je le reconnais, c'est nul."
Face à cet aveu, David Castello-Lopes a tenu à relativiser : "C'est pas du tout nul, c'est normal, c’est humain."
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Dans ce film, l'acteur habitué aux comédies incarnait l'écrivain Gabriel Matzneff, un rôle exigeant qui revenait sur le témoignage de Vanessa Springora. Un défi d'interprétation considérable, même pour un comédien de son expérience.
Les leçons tirées de l'expérience de Benoît Poelvoorde
Pour illustrer l'importance de ne pas accorder trop de poids à ces récompenses, Jean-Paul Rouve a convoqué le souvenir de son ami Benoît Poelvoorde : "Je me souviens de Benoît aussi à l'époque de Podium. Benoît est nommé pour le César et qui ne l'a pas, qu'est-ce qu'il a été malheureux."
Cette expérience vécue par procuration lui a servi de leçon de vie : "Je me suis toujours dit ça. Si un jour tu n'es pas nommé, ou si tu es nommé, tu ne l'as pas, il faut faire attention. J'ai vu tellement Benoît malheureux. Il ne faut pas que ça prenne trop d'importance."
Lorsque David Castello-Lopes lui a demandé combien de temps il lui avait fallu pour se remettre de sa non-nomination pour " Le Consentement" , Jean-Paul Rouve a répondu avec une honnêteté désarmante : " Un mois."
Actuellement à l'affiche au Théâtre Antoine où il interprète "L e Bourgeois gentilhomme" , Jean-Paul Rouve s'apprête également à endosser un rôle d'une autre envergure : celui de Samuel Paty au cinéma , un projet qui témoigne de son engagement à porter des sujets sociétaux majeurs sur grand écran. Avec peut-être cette fois-ci, un César à la clé ?