En cette rentrée, Marie Portolano fait son grand retour sur France Télévisions aux commandes des émissions Les Maternelles XXL en quotidienne sur France 4 et Infrarouge chaque semaine sur France 2. À cette occasion, elle était l'invitée d' On refait la télé sur RTL ce samedi 13 septembre.
Marie Portolano s'exprime sur le syndrome de l'imposteur chez les femmes
Au cours de leur entretien, l'animateur Éric Dussart a demandé à Marie Portolano comment elle réagissait aux blagues misogynes lorsqu'elle était journaliste sportive. Celle qui a dénoncé le sexisme ancré dans ce milieu via son documentaire Je ne suis pas une salope, je suis journaliste en 2021, mais aussi dans son livre Je suis la femme du plateau en 2024, a répondu : " À l'époque, quand on me faisait un commentaire, je riais beaucoup. J'appelle ça la stratégie de l'évitement. (...) Je respecte énormément les femmes qui arrivent à dire : 'non mais, tu ne me parles pas comme ça'. Moi, je n'y arrivais pas. J'avais l'impression déjà de piquer la place à absolument toute la Terre. C'est le syndrome de l'imposteur que beaucoup de femmes ont. Je me disais 'si je ne suis pas sympa, ils ne vont pas vouloir continuer à bosser avec moi'. Donc je rigolais. Je me disais 'en riant, ça va passer, il va croire que je suis un peu conne et puis très bien'. Mais en fait, c'est horrible de rire, parce que finalement, tu valides, (...) et la personne en face de toi ne comprend pas qu'il ne doit plus faire ça. C'est un cercle vicieux ".
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Avec le recul, l'animatrice - victime de harcèlement sexuel à l'époque et de gestes plus que déplacés pendant sa grossesse - a même pris conscience qu'être entourée d'homme dans le journalisme sportif a été une source d'anxiété et de craintes constantes, lui retirant toute spontanéité : " J'ai réalisé - et j'en parle encore aujourd'hui avec une très bonne amie qui est encore en rédaction sportive - que j'avais la boule au ventre à chaque fois. J'avais toujours peur de dire une bêtise. Je me disais 'si ma langue fourche, ils vont dire que je suis nulle'. J'ai passé plus de temps à réfléchir à comment éviter les gens problématiques qu'à travailler ! Ce qui n'est quand même pas normal ! Comme j'étais la seule femme, je passais mon temps à me dire 'ça, il ne faut pas que je dise ça sinon ils vont croire que je les allume, attention le footballeur il va venir, il ne faut pas que je lui souris trop sinon il va croire que je suis une dragueuse'... Il n'y a pas de plaisir ! ".