Pékin Express (M6) - Sonide et Raphaël : "C’est compliqué de trouver un logement quand on est noir"

Rédigé le 14/11/2025
Caty Dewanckèle

Pourquoi avoir décidé de vous lancer ensemble dans cette compétition ? 

Raphaël : Sonide et moi avons le même père. À l’âge de 3 ans, nous avons quitté Haïti pour être adoptés par des familles françaises différentes. En 2017, soit quatorze ans plus tard, nous nous sommes enfin retrouvés. Participer à Pékin Express, c’était l’occasion de passer de plus longs moments ensemble. 

Sonide : J’ai grandi en Bretagne et Raphaël à Marseille. Géographiquement éloignés, on ne se voyait que des weekends, par-ci par-là. Trop court pour apprendre à se connaître ! Puis, j’ai eu l’idée de nous inscrire au casting. Cette course en duo était une aubaine pour nous rapprocher. 

Baroudeurs… tous les deux ? 

Sonide : Pas du tout. Je suis courageuse, mais pas téméraire. Le genre à angoisser pour rien. 

Raphaël : De mon côté, j’adore l’aventure. Mes années de basket, de handball et de football américain m’ont forgé un bon mental. Je me sentais en forme pour tenter le jeu. 

Quelle a été votre réaction à chacun en apprenant que cette 21e saison se déroulerait dans le grand froid ? 

Raphaël : J’étais aux anges. J’adore l’hiver à la montagne et ses paysages enneigés. Du snowboard à la luge, je suis fan des sports de glisse. 

Sonide : J’étais moins enthousiaste que mon frère. En réalité, la première fois que j’ai skié, je me suis perdue toute une journée. Quant à la deuxième tentative, je me suis cassé la malléole. 

Comment se passe votre première journée au Kazakhstan ? 

Sonide : Sitôt débarqués de l’avion, un trek furieusement balèze nous attend. Vient ensuite la séquence auto-stop, une première pour moi. Et là, je suis totalement stressée, évidemment ! 

Raphaël : Nous sommes dans un autre monde. Je me dis : « Ça y est, on y est ! » Je suis motivé, mais j’appréhende le stress de Sonide, bien plus que l’épreuve. 

Vous a-t-on prodigué quelques conseils pour affronter le climat difficile ? 

Raphaël : Non, aucun. C’était « 1, 2, 3, partez ! » et que le meilleur gagne. 

Sonide : Avant de partir, on nous a remis une fiche de trousseau avec tous les indispensables pour un séjour polaire. On nous a donné un kit de secours en cas de brûlures et de gerçures dues au froid. 

Raphaël : Pendant la course, on ne souffrait pas des températures négatives. C’est après que ça devenait dur, car nos vêtements trempés par la transpiration et la neige ne séchaient pas. 

Et cette première nuit chez l’habitant… Vous nous racontez ? 

Raphaël : On ne va pas se mentir, c’est compliqué de trouver un logement quand on est noir. Mais nous avons fini par tomber sur une femme exceptionnelle, qui nous a accueillis à bras ouverts, avec ses cinq enfants. 

Sonide : Nous avons toqué à de nombreuses portes. Je me disais : « C’est foutu, on ne trouvera jamais. » De l’extérieur, les maisons sont assez rudimentaires. On n’imagine pas que des gens vivent là. Et, pourtant, à l’intérieur, c’est cocooning et c’est chaleureux. 

Et si vous deviez revivre un moment fort de votre Pékin Express... 

Sonide : Ce serait cette aventure avec mon frère. Il n’a cessé de m’encourager, de me soutenir. Quelle belle personne ! Raphaël Un trek avec ma soeur. Elle a tout donné et m’a bluffé.

Pékin Express : La Route des glaces, vendredi 14 novembre à 21.10 sur M6