Laurent Lafitte n’a jamais été aussi présent que ces derniers mois, et il en est parfaitement conscient. Dans les pages de Gala , l’acteur se livre avec une rare franchise sur ce tourbillon professionnel qui marque son année 2025, sans chercher à enjoliver ni à se dérober. Quatre films en prises de vues réelles, deux longs-métrages d’animation, la présentation des cérémonies du Festival de Cannes et, depuis décembre, un triomphe scénique au théâtre du Châtelet dans La Cage aux folles .
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Une année hors norme, presque trop pleine
Pourtant, Laurent Lafitte refuse d’y voir une frénésie incontrôlée. "Il faut que je me calme. Mais c'est difficile de dire non quand je reçois des propositions excitantes" , a-t-il d’emblée reconnu. Loin de l’image d’un acteur insatiable, il a aussitôt nuancé : "Je n'accepte pas tout ce qu'on me propose. J'ai une grande capacité à dire non. Je ne suis pas un boulimique de travail, je suis même plutôt flemmard, assez contemplatif" . Pour lui, la créativité ne naît pas dans l’agitation permanente. Elle se nourrit au contraire de silences et de respirations. "Pour relancer mon imagination, j'ai besoin de moments tranquilles, de voir le travail des autres, d'aller au cinéma, au théâtre, de lire des bouquins" , a-t-il confié. Cette accumulation de projets pose néanmoins une question que l’acteur ne balaie pas d’un revers de main et c'est celle de la saturation.
"C'est une question que je me pose" , a-t-il admis lucide avant d'ajouter : "En tant que spectateur, quand je vois un acteur avec une actualité toutes les trois semaines, je me dis que c'est beaucoup. Je ne vois pas pourquoi on ne se dirait pas la même chose pour moi" . Parmi tous ses projets, La Cage aux folles occupe une place à part. Endosser le rôle d’Albin, alias Zaza, relevait presque de l’inconcevable tant l’ombre de Michel Serrault plane sur cette œuvre. Pourtant, Laurent Lafitte s’est laissé convaincre par la force du matériau. "J'ai toujours adoré la comédie musicale" , a-t-il expliqué regrettant que ce genre soit encore parfois regardé "un peu trop de haut en France" . Ce qui l’a décidé à rejoindre l'aventure ? La possibilité de réinventer le récit. "Je pensais le rôle impossible à reprendre tellement Michel Serrault est génial dans le film d'Édouard Molinaro, alors qu'en fait, on peut raconter cette histoire de manière différente" , a avoué celui qui trouve les chansons "sublimes" .
Le choix du silence sur sa vie privée
Si Laurent Lafitte accepte de disséquer son rapport au travail, il se montre en revanche beaucoup plus réservé sur sa sphère intime. Un choix réfléchi, presque stratégique. "Je pense que ça n'intéresse personne. C'est de la curiosité, pas de l'intérêt. Ce n'est pas la même chose" , a-t-il tranché. Pour lui, trop se raconter nuirait à son art. "Mon métier, c'est de raconter des histoires. Plus je parlerai de moi, moins je réussirai à faire croire à mes personnages. Ce n'est donc pas une question d'intimité, mais une réflexion purement pragmatique pour protéger mon travail", a-t-il conclu.