Et si, pour la première fois, la feuille d’érable flottait à l’Eurovision ? Le gouvernement canadien a surpris en évoquant officiellement, dans son budget fédéral présenté le mardi 4 novembre, la possibilité d’une participation au célèbre concours musical. Une perspective inattendue, mais loin d’être anecdotique pour un événement traversé par les polémiques. Dans son budget 2025, Ottawa a annoncé vouloir renforcer le rôle de la CBC/Radio-Canada, tout en glissant une phrase qui a fait grand bruit.
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La Canada bientôt à l'Eurovision ?
"Le budget de 2025 propose de fournir à CBC /Radio-Canada la somme de 150 millions de dollars en 2025-2026 pour renforcer son mandat de servir le public et de mieux répondre aux besoins de la population canadienne. Le gouvernement […] explore aussi actuellement, en collaboration avec CBC /Radio-Canada, la possibilité que le Canada participe à l’Eurovision" , peut-on lire dans le document.
Derrière cette mention budgétaire se cache une réflexion stratégique, celle de permettre à la CBC de représenter le Canada dans l’un des concours les plus regardés du monde, fort de plus de 160 millions de téléspectateurs. Pour l’Union européenne de radiotélévision (UER), organisatrice de l’événement, cette candidature potentielle est une aubaine. L’institution, confrontée à la menace de retraits de plusieurs pays si Israël venait à concourir en 2026, pourrait ainsi compenser certaines défections.
Un précédent australien et un héritage québécois
Si l’idée d’un Canada à l’Eurovision peut paraître farfelue, elle est en réalité tout à fait compatible avec le règlement. L’UER compte 68 membres répartis bien au-delà des frontières européennes, incluant des chaînes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Le Maroc a d’ailleurs déjà participé au concours, et l’Australie, invitée exceptionnelle en 2015 pour célébrer la 60e édition, est depuis devenue une habituée de la scène.
Le Canada, qui fête une longue histoire musicale partagée avec l’Europe, pourrait suivre le même chemin. "Les discussions avec la CBC en sont encore à leurs débuts" , a précisé Martin Green, superviseur exécutif par intérim du concours, mercredi dans The Euro Trip Podcast, ajoutant toutefois qu’il avait "hâte de poursuivre les échanges avec eux" . Et le symbole n’échappe à personne ! En 1988, Céline Dion remportait l’Eurovision pour la Suisse avec Ne partez pas sans moi. Trente-huit ans plus tard, c’est tout un pays qui semble reprendre ces mots à son compte !