N’oubliez pas les paroles (France 2) : "C’était un vrai choc des titans", Arsène revient sur sa deuxième victoire dans les Masters (EXCLU)

Rédigé le 22/11/2025
Kahina Boudjidj

Depuis votre victoire en 2020, qu’est-ce qui a le plus changé pour vous ?

Arsène :  L’argent, évidemment (rires). J’ai gagné pas mal d’argent que j’ai placé. Mais ça n’a pas changé ma vie dans le sens où ça ne m’a pas donné un train de vie luxueux ou bling-bling. L’écrasante majorité de ce que j’ai gagné, je l’ai placée, au départ beaucoup dans l’immobilier. J’ai eu des soucis, j’ai perdu pas mal de plumes dans l’immobilier, des bonnes grosses plumasses (rires), alors maintenant je redirige plutôt mes investissements vers la bourse, les actions. En fait, c’est de l’argent qui travaille. Il y a aussi tout ce que l’émission m’a apporté à côté : les rencontres avec les autres maestros, dont certains sont devenus des amis proches. Et puis des expériences incroyables, comme la tournée  N’oubliez pas les paroles  en 2022, où on a chanté dans des Zéniths, à l’Olympia… C’était extraordinaire !

À l’époque de votre première participation, vous étiez encore étudiant, où en êtes-vous aujourd'hui  ?

Oui, j’étais étudiant en histoire à Rouen, en Master. J’ai ensuite intégré un Master 2, que j’ai fini par abandonner. La télé fonctionnait bien, le côté strass, paillettes et argent facile était plus séduisant que la fac (rires). Mais en 2023, j’ai repris mes études. J’ai fait un Master 1 de Sciences politiques à Nancy, puis un Master 2 de Droit public, toujours à Nancy. J’ai fait un stage de six mois à Épinal, où je travaille maintenant puisqu'ils m’ont embauché à la suite du stage.

Et la musique, dans tout ça ? Vous avez des projets personnels ?

Justement, j'ai des projets imminents. Ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête. J’ai toujours adoré la chanson française, sous un angle un peu collectionneur : j’accumule les vinyles, j’apprends les textes… Participer à l’émission s’inscrivait dans cette passion. J'ai toujours été fan de certains auteurs, et adolescent, j’écrivais déjà des paroles de chansons à leur manière. Mais ça restait un rêve. En 2020, après ma première victoire, j’étais sur le devant de la scène, sollicité. C’était le bon moment pour sortir quelque chose, mais j’étais trop perfectionniste… Rien ne me satisfaisait. Et puis, il y a deux ans, j’ai décidé de passer à l’action. J’ai travaillé avec un ami qui a déjà composé (…) On a fait une chanson, puis deux, puis trois… Elles sont enregistrées, mixées, masterisées. J’attends juste le bon moment pour tout lancer.

Les Masters, ça représente quoi pour vous aujourd'hui ?

D’abord, un vrai apport financier. Je me suis amusé à calculer, à chaque édition, je gagne entre 20 000 et 100 000 euros. En 2024, je n’ai rien gagné, mais cette année, j’ai remporté 72 000 euros. À ce stade, ce ne sont même plus des compléments de revenus, ce sont mes revenus. Mon salaire "classique" est devenu, lui, un complément. Mais il n’y a pas que l’argent. Il y a le plaisir de remonter sur le plateau, de briller, de revoir les amis, de chanter des titres qui me vont bien, de partager des moments drôles avec Nagui. Et cette année, j’avais aussi envie de faire un peu la promotion de mes chansons.

Quelle était la "motivation supplémentaire pour gagner" d'Arsène ?

Vous dites être redouté par les autres candidats. En redoutez-vous certains vous-même ?

Bien sûr. On a coutume de dire entre Maestros que notre plus grand adversaire, c’est nous-mêmes. Mais il y a des candidats contre lesquels on sait qu’on n’aura pas le droit à l’erreur. Si je devais citer trois noms : Laurens, évidemment car pour moi, malgré ma victoire, il reste le plus fort de tous. Ce n’est pas parce qu’on gagne qu’on est le meilleur. Il y a toujours un peu de chance, des circonstances… Ensuite, Étienne, parce que c’est lui qui m’a battu l’an dernier. Et enfin Louis, qui travaille énormément. Ce sont des candidats redoutables.

Vous venez de remporter 72 000 euros. Vous allez encore placer cette somme ?

Ma réponse ne sera pas très rock’n’roll (rires) donc oui, je vais placer au moins 50 000 euros. Le reste, ce sera des liquidités pour quelques plaisirs ou dépenses concrètes. J’ai un ravalement de façade à faire sur un appartement, par exemple. Et puis j’ai un projet plus sympa : offrir des vacances à mes amis. À Nancy, j’ai rencontré une bande formidable, très soudée. On est cinq ou six, un vrai petit groupe à la française. Je leur ai promis que si je gagnais au moins 40 000 euros, je leur paierais une semaine au bord de la mer. C’était une motivation supplémentaire pour gagner.

"C’était un vrai choc des titans !"

En finale, vous étiez face à Laurens. Vous saviez que ce serait compliqué ?

Oui, complètement. J’étais très content de l’affronter, parce que c’est un adversaire et un partenaire de chant très agréable. Il a la gagne et ne s’en cache pas, mais il reste respectueux. J’ai eu de la chance de ne le croiser qu’en finale, les tirages au sort m’ont épargné avant (rires). Pendant la finale, il avait pris une solide avance. À un moment, je me suis dit : "Autant qu’on en finisse" (rires). Et puis il m’a laissé une fenêtre de tir inespérée… je m’y suis engouffré.

Battre Laurens, c’est une petite fierté, non ?

Oui, bien sûr même si plus que de le battre, la fierté, c’est d’être le premier à avoir gagné deux fois les Masters. En arrivant en finale, on savait que l’un de nous deux allait faire ce doublé historique. Les années précédentes, quand un finaliste avait déjà gagné, il y avait souvent une sorte de retenue inconsciente, une envie de laisser l’autre l’emporter. Là, on s’est dit avec Laurens : "Cette fois, aucune pitié" (Rires.) C’était un vrai choc des titans ! 

Maintenant que vous avez tout gagné, la motivation reste la même pour la suite ?

Elle dépend des années. Quand on fait une mauvaise saison, on se demande comment se remotiver. Mais après une belle année, on n’a qu’une envie : revenir ! Ce qui devient un peu fatigant, c’est de réviser toujours les mêmes chansons. Les classiques, on les connaît par cœur mais j’aime apprendre de nouveaux titres, parfois improbables. Ça permet d’élargir encore sa culture musicale. Et puis il y a la joie de retrouver le plateau, le public, l’ambiance. J’ai la chance d’être plutôt épargné par les haters, alors à chaque retour, je me sens accueilli avec bienveillance.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui rêvent de participer à l’émission ?

De la patience (rires). Aujourd’hui, il faut connaître environ 1 500 chansons pour espérer faire un beau parcours. Si on part de zéro, il faut s’accorder deux ou trois ans de préparation. Mais il ne faut pas attendre d’être "parfait" pour se lancer car même en connaissant 5 000 chansons, on ne se sentira jamais prêt. À un moment, il faut y aller !