Loups Garous (Canal+) - Fary et Panayotis Pascot évoquent les coulisses de la saison 2 : "Les joueurs sont encore plus impressionnants…"

Rédigé le 05/12/2025
Sarah Ibri

Vous avez signé les saisons 2 et 3 avant même la diffusion de la première. Vous attendiez-vous à un tel engouement ?

Panayotis Pascot : On l’espérait, mais c’est surtout une chance d’avoir un diffuseur comme Canal+, qui nous a fait confiance sur cet objet un peu hybride sans contrainte d’audience.

Fary : Oui, Canal+ garde encore cet état d’esprit, un côté “HBO” où l’on n’hésite pas à prendre des risques.

Vous avez annoncé monter les curseurs, en quoi cette saison va-t-elle plus loin ?

Fary : Les joueurs sont encore plus impressionnants, tant dans leurs domaines d’expertise que dans leur façon de réfléchir. Certains sont très spontanés, d’autres beaucoup plus analytiques. Même les quêtes ont gagné en intensité…

Panayotis : Le casting réunit des formes d’intelligence très variées, encore plus marquées que dans la saison 1. On a aussi des joueurs instinctifs, comme Isabelle la médium ou le réalisateur Jean-Baptiste Durand, (césarisé pour le film  Chien de la casse ndlr.) et d’autres qui bâtissent de véritables stratégies sur le long terme.

Comment les avez-vous sélectionnés ?

Panayotis  : On a une équipe dédiée, menée par notre directrice de casting, Géraldine Deri. En quatre mois, ils ont étudié des milliers de profils. On a retenu des personnalités atypiques, sans jamais tomber dans les stéréotypes.

Fary : On réfléchit comme des enfants rêvant à une partie idéale. On se demande : qui aimerait-on voir jouer ? On lance des idées du type : « Et si on trouvait un philosophe ? », et on le fait !

Il y a aussi un ex-agent du RAID, un astrophysicien… Est-ce facile de convaincre ces cerveaux ?

Panayotis : Oui, grâce à la première saison. L’an dernier on avait un ancien espion de la DGSE, et c’était hyper bizarre de lui demander de venir s’enfermer 15 jours dans une forêt pour jouer avec nous (rires).

Fary : Avec le succès de la saison 1, l’envers de la médaille c’est qu’on a dû être plus vigilants sur leurs motivations. On ne voulait pas des candidats attirés par la télé, mais des gens qui aiment le challenge.

Panayotis : On a de la chance car ils sont tous très joueurs. Ils se soucient peu des 100 000 euros à la clé, ils sont à fond dans l’enquête.

Fary : Il y a aussi un vrai enjeu d’ego, avec l’envie de se confronter à d’autres cerveaux.

De nouveaux personnages entrent dans la partie. Comment les avez-vous choisis parmi toutes les cartes du jeu d’origine ?

Fary : C’était l’un de nos plus gros débats. On a fait des tests, grâce à un logiciel de probabilité qui nous permet de déterminer les cartes les plus iconiques, celles qui vont avoir un impact sur la tournure de la partie. Il nous permet également d’anticiper les actions des joueurs et de savoir quand la partie va s’arrêter.

Panayotis : Avec ce logiciel, on est un peu comme des météorologues : on ne contrôle pas la météo, mais on peut essayer de prédire quand l’averse va se produire.

Fary : Notre plus grande peur, c’est que la partie se termine avant la fin du tournage. Cet outil nous ouvre des possibilités, tout en laissant la dynamique du jeu s’équilibrer naturellement grâce aux quêtes, avec à la clé un atout ou un malus pour le village.

Vous filmez cette émission de télévision comme une série. Comment tenez-vous une trame narrative ?

Panayotis : On n’en a pas (rires). On a des idées, mais on compose au montage. On prévoit des choses, comme on peut prévoir une journée, mais rien n’est scripté. Les joueurs réussissent toujours à nous doubler et à déjouer nos plans parce qu’ils ont une manière de penser totalement différente de la nôtre.

D’ailleurs vous laissez le hasard déterminer le rôle des joueurs. N’avez-vous pas peur de vous retrouver avec des Loups trop faciles à démasquer, ce qui écourterait la partie ?

Panayotis : Déjà, on n’a aucun candidat nul (rires). Ce parti-pris nous permet aussi de montrer les échecs. Quand le héros d’une série tente quelque chose et qu’il se plante, ça reste néanmoins passionnant à regarder.

Fary : Oui, peu importe ce qu’il se passe, tant qu’on sait le raconter. Et les profils des joueurs sont tellement singuliers qu’il y a peu de chances que ce soit ennuyeux, même avec des Loups moins performants.

Inclure une médium au casting, n’est-ce pas risqué ?

Fary : Ça dépend des croyances de chacun. Personnellement moi j’y crois. Isabelle a été un profil exceptionnel.

Panayotis : Moi pas du tout (rires). Mais justement, ça a créé des situations intéressantes selon que les joueurs croyaient ou non à ses intuitions.

Vous verra-t-on un jour en tant que candidat ?

Fary : Ça m’exciterait beaucoup, c’est même mon rêve ! Mais j’ai trop été de l’autre côté, je pense que je ne pourrais pas avoir totalement la tête dans le jeu.

Panayotis : Moi, pas du tout ! Je n’ai pas le mental pour ça. J’ai la paranoïa très facile (rires). Je valorise tellement la confiance que je me sentirais trop dérouté.

Fary : Et si on faisait un spin-off, on pourrait jouer dedans ?

Panayotis : Ah oui, peut-être… Il faudrait en créer un !