“Je ne leur rapporte plus assez d’argent” : Lara Fabian se souvient de la fois où sa maison de disques s’est retirée

Rédigé le 20/11/2025
Kahina Boudjidj

Les salles comblés le prouvent : Lara Fabian n’a jamais perdu le lien avec son public ! À Amiens, fin octobre, près de 5 000 spectateurs se sont pressés au Zénith pour retrouver celle dont la voix traverse les décennies. Pourtant, ces triomphes scéniques contrastent avec des albums plus discrets et une carrière marquée par des tempêtes médiatiques. À l’occasion d’un long entretien accordé à  Paris Match,  l’artiste est revenue sur sa manière de se réinventer et de tenir debout.

La chanteuse se souvient de moments douloureux après son album "Pure"

"C'est incroyable que ça se passe si bien. Je travaille ma voix à la manière d'un sportif. J'aborde chaque concert comme si c'était le premier. Les gens qui m'accompagnent appréhendent les choses de cette façon, à commencer par Fabio Lazzara, qui s'occupe spécifiquement de ma voix, comme si j'étais une athlète de compétition",  a-t-elle précisé. Sur scène, elle revisite trente ans de carrière et elle s'est souvenue de l’immense succès de  Pure  en 1997 avec  "plus d'un million d'exemplaires"  vendus et du fait que le vent a tourné brutalement juste après…

"Après 'Pure', j'ai subi un bashing médiatique d'une rare violence pendant près d'une décennie, ça a été très lourd d'entendre parler de moi systématiquement en mal" , a-t-elle avoué. Ce choc, Lara Fabian l’a absorbé comme elle a pu… Elle a détaillé :  "Je me suis protégée comme j'ai pu, j'ai développé des stratégies pour devenir résiliente. (...) J'ai fait de l'adversité une opportunité. (...) Ce qui est opportun, c'est ce qui est juste" . A-t-elle envisagé d’arrêter ? Elle a répondu sans détour :  "Au fond de moi, jamais. Mais oui, j'ai pu baisser les bras parce que, physiologiquement, je suis une machine faite de chair, de sang, j'ai un cœur qui bat comme tout le monde. Cette machine, à un moment donné, a déconné à cause de la peine qu'elle avait"

Lara Fabian amère après la fin de son contrat avec Polydor ?

Sa philosophie de scène ? Ne jamais imposer sa douleur au public.  "Il n'y a rien de plus contre-productif que la rancœur et l'amertume. (...) Vous devez être son oxygène, sa bouffée d'air. Vous ne pouvez pas être celle qui dit : 'Regardez ce qu'ils m'ont fait…'",  a insisté Lara Fabian. Alors quand Polydor met fin à son contrat à la fin des années 2000, elle ne s’effondre pas.  " Je comprends que je ne leur rapporte plus assez d'argent" , a-t-elle analysé. Et d'ajouter :  "Il y a des comptables aux manettes, je ne peux pas leur en vouloir, ils avaient remplacé tous ceux qui avaient une fibre artistique. On est aussi entrés à cette époque dans l'ère de la musique digitale, et personne n'avait vraiment réfléchi à ce bouleversement"

"J'ai compris ce qui se passait, je l'ai accepté. Si j'avais été dans l'état d'esprit inverse, c'est que j'aurais clairement manqué de structure. J'avais le devoir de me transformer comme on a le devoir de ne plus porter des pattes d'eph parce qu'on n'est plus en 1970. Cela dit, le monsieur, dont j'ai oublié le nom, qui m'a rendu mon contrat a été viré six mois plus tard…" , s'est-elle souvenu.