Isabelle Adjani n'a pas la langue dans sa poche, et elle l'a de nouveau prouvé ce lundi 15 décembre lors d'une masterclass donnée en fin de matinée devant environ 500 lycéens aux Arcs Film Festival consacré au cinéma européen en Savoie.
" On est assassiné sur les réseaux sociaux " : Isabelle Adjani analyse l'ère du digital
De nombreux thèmes ont été évoqués par la femme aux cinq César, qui a notamment été interrogée sur son soutien à l'auteur Salman Rushdie en pleine cérémonie des César en 1989. À l'époque, elle faisait figure d'exception dans le milieu du cinéma qui restait majoritairement silencieux face à la fatwa lancée contre l'écrivain. Et aujourd'hui, Isabelle Adjani estime que le contexte n'est pas plus favorablement à l'engagement pour les artistes, malgré la dernière prise de position de Marion Cotillard et Judith Godrèche après la polémique de Brigitte Macron dans l'affaire Ary Abittan. " En ce moment, le courage est pris pour de la provocation. Quand on exprime sa révolte, on est assassiné sur les réseaux sociaux. Alors, on ressemble tous à des planqués. Je souhaiterais qu’on arrive à retrouver une place et une parole dans lesquelles on ne soit plus terrorisés. (…) Le cinéma est essentiel pour nous redonner cet élan de vie et nous défaire de cette fatwa, qu’elle vienne des États-Unis ou d’ailleurs ", a-t-elle déclaré dans des propos rapportés par Le Parisien .
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Concernant la place et le traitement des femmes dans le septième art, Isabelle Adjani a pour objectif de porter sa pierre à l'édifice. À travers ses rôles, elle espère " défendre les femmes (...) même si ce que j’ai fait récemment ressemble moins à ce que j’ai envie d’exprimer pour continuer à défendre les femmes ". Alors pourquoi a-t-elle joué une matriarche toxique dans la série Netflix Soleil Noir cet été ? " Dans la vie je n’aime pas jouer à la méchante, alors dans la fiction je m’en donne à cœur joie ! ", nous avait confié Isabelle Adjani en juillet dernier . Interrogée ensuite sur son avis sur la personne qu'elle est devenue, l'actrice a versé quelques larmes : " Je n’ai pas encore pu réaliser tout ce que j’aimerais (…). Je ne voulais pas me dire : J’ai passé toutes ces années à ne pas assez m’occuper de mes enfants, à ne pas assez vivre. J’ai donné la priorité à la vie ". Sa vulnérabilité a beaucoup ému les spectateurs. " C’est très touchant de voir qu’elle n’a pas confiance en elle. Elle ressemble à une diva, mais en réalité, c’est une anti-diva ", ont réagi certains d'entre eux à la sortie.