La Sportelle "Cathédrale sonore"

Ollioules / Église Saint-Laurent

jeudi 30 novembre 2023


Genre : Polyphonies
Festival : Sacrée Musique Festival
Salle : 1 Pl. Victor Clément, 83190 Ollioules

Novembre
Jeu 30 à 18:00 et à 20:00

À l’origine, la sportelle est une médaille que les pèlerins reçoivent lors de
leur passage à Rocamadour. L’ensemble dirigé par Laetitia Corcelle, basé
sur le lieu de sanctuaire, a repris le nom. Elle répond à nos questions et nous
présente le programme proposé cette année.
Vous revenez cette année au festival
Sacrée Musique, qu'avez-vous retenu de
l'édition de l'année dernière ?
Le moment fort reste la médiation que
nous avons réalisée pour les enfants de
la Maison d’enfants à caractère social
La Valbourdine à Toulon, avec l’association des Apprentis d’Auteuil. C’était une
belle aventure humaine dans la Maison
puis les enfants sont venus assister au
concert le soir. L'atmosphère magique,
créée par l'éclairage à la bougie, a été
mémorable tant pour le public que pour
nous. L'accueil chaleureux du festival et
du public a également été remarquable.
Pour nous, l'art, la musique, le chant
sont primordiaux. Nous avons reçu des
commentaires forts qui démontrent la
belle qualité d'écoute du public.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le
programme que vous présenterez cette
année ?
Nous présenterons le programme
"Saintes Maries", qui explore deux
figures mariales : Marie-Madeleine et
la Vierge Marie, autour d’œuvres de
Victoria. La musique de la Renaissance
espagnole est fascinante, et bien que
souvent perçue comme homogène au
premier abord, elle révèle des subtilités
et des recherches harmoniques extraordinaires après une écoute attentive.
Xaver Bazoge, qui est la voix de basse
de l’ensemble, est passionné par cette
période et il décrit la musique de Victoria
comme une cathédrale sonore qui élève
les oreilles. Nous avons organisé ce
programme en trois parties, reflétant
une trame liturgique. La première met
en lumière les premières vêpres de
Sainte Marie-Madeleine, évoquant son
histoire, le vase, le parfum et le fait
qu’elle approche Jésus en toute humilité.
Puis, nous interpréterons une messe à la
Vierge en huit voix, avec deux quatuors
qui se répondent. C’est un pur bonheur
de chanter cette "Misa Salve Regina". La
troisième première partie reprend les
deuxièmes vêpres à Sainte-Marie Madeleine, avec les grands psaumes mis en
musique par Victoria, qui a d’ailleurs mis
en musique tous les textes liturgiques.
C’est une véritable mine d'or.
Vous avez exprimé le désir de rendre
simples, accessibles et émouvantes les
œuvres du répertoire choral classique.
Comment réussissez-vous à remplir cet
objectif ?
La première étape est de réduire la
distance que peut créer la formule traditionnelle du concert classique, en privilégiant la proximité avec le public. Nous
proposons ainsi des concerts spatialisés,
en nous déplaçant pendant le concert,
en cherchant à utiliser pleinement l'espace et à créer un contact sonore proche
avec le public. L'objectif est de permettre aux gens de vivre une expérience
musicale immersive et de sentir cette
proximité des chanteurs. Cela rend le son
palpable, avec une intimité sonore. Nous
structurons également nos programmes
de manière à accompagner l'écoute du
public. Dans le programme des "Saintes
Maries" la forme liturgique amène une
sorte de simplicité, de grande accessibilité pour tous, chrétiens ou pas, connaisseurs ou novices. Cela prend tout son
sens dans une église qui est, par nature,
ouverte à tous. Nous essayons de trouver des angles d'approche qui résonnent
pour tout le monde. La musique se
déguste comme un bon vin, en explorant
diverses sensations !