
Genre : Gospel
Festival : Sacrée Musique Festival
Salle : Place Camille Formigé, 83600 Fréjus
Biberonné à la musique classique, tombé plus tard amoureux du gospel, Pascal Horecka a fondé le Gospel Philharmonic Experience en 2018, réussissant
le tour de force de marier ces deux traditions musicales que tout sépare.
Quelle est la particularité du Gospel Philharmonic Experience ?
La grande spécificité, c’est d’allier deux mondes qui de prime
abord semblent opposés : le gospel et le classique. Le gospel
est une musique afro-américaine de tradition orale avec de
nombreux autodidactes ; le classique est plus européen, de
tradition écrite, avec des musiciens aux parcours très dirigés
qui sortent d’écoles. La rencontre crée une symbiose assez
exceptionnelle. Le classique apporte la profondeur, le solennel, le grandiose ; le gospel cette chaleur, l’authenticité,
une vibration incroyable. Le public est étonné de voir que les
voix gospel peuvent aussi bien se marier avec un quatuor à
cordes !
Pour vous, c’est un mariage d’amour ou de raison ?
C’est une grande histoire d’amour liée à ma propre histoire !
Je suis issu des écoles, du Conservatoire. Quand je suis arrivé
à Lyon, j’ai atterri dans une église où l’on chante le gospel.
J’ai découvert tout ce monde musical qui m’a passionné. J’ai
donc étudié le gospel, je suis parti aux Etats-Unis. Je faisais
soit l’un, soit l’autre. Mais quand je faisais trop longtemps
l’un, je m’ennuyais de l’autre, et trop longtemps l’autre, je
m’ennuyais de l’un ! Ainsi est né ce projet, en lien avec l’Orchestre National de Lyon.
Comment définiriez-vous l’âme du Gospel Philharmonic Experience ?
Ce n’est pas simplement une question de musique, de
groove, de rythme, mais bien une histoire : l’histoire d’un
peuple oppressé qui a réussi à surmonter la grande épreuve
grâce à sa foi en Dieu, sa foi en un avenir meilleur. C’est une
histoire de résilience qui nous parle même si nous n’avons
pas vécu l’esclavage. Personnellement, j’associe cela à certains événements de ma vie que la foi m’a aidé à surmonter.
Le mot "gospel", c'est " God spell ", Dieu qui parle à l’homme
pour le libérer et le relever. Personne n’est exclu de ce salut.
Quel est l’impact sur le public ?
Il y a une dimension sociale importante dans le projet du
Gospel Philharmonic : on aide à faire se rencontrer des
gens qui ne se côtoieraient peut-être pas naturellement en
dehors. La musique a cette puissance de fraternité extraordinaire. Les visages s’ouvrent au fil du concert, les corps se
mettent à bouger, il se passe quelque chose.
Il y a un chant qui vous marque particulièrement ?
" Hold on ". C’est un chant de travail qui répète inlassablement "Hold on just a little while longer" (NDLR. Tiens
bon encore un peu de temps) ; et chaque strophe finit par
"Everything will be all right" (NDLR. Tout ira bien). Ce chant
n’est pas spirituel en tant que tel mais prend son ancrage
dans l’histoire des hommes qui souffrent mais gardent toujours leur espérance en un avenir meilleur. Il y a une montée
en puissance incroyable au fil de la chanson. C’est un cri du
cœur qui parle à notre propre vie, aujourd’hui. On espère
que les gens, notamment ceux qui traversent des moments
difficiles, gardent les messages de tous ces chants dans leur
cœur et leurs pensées.