Henri Dauman "The Manhattan Darkroom "

Nice / Musée de la Photographie Charles Nègre

Du samedi 17 février 2024 au dimanche 26 mai 2024


Genre : Photographie
Salle : 1 Pl. Pierre Gautier, 06300 Nice
Prix : 4.00€ > 5.00€

La Ville de Nice présente, du 17 février au 26 mai 2024, une rétrospective du travail inédit du photographe français Henri Dauman « The Manhattan Darkroom » au musée de la Photographie Charles Nègre.

Créée en 2014 au Palais d'Iéna à Paris et au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, cette rétrospective niçoise marque la dernière collaboration avec le photographe, décédé le 13 septembre 2023 à New York.
Près de 170 photographies emmèneront le public dans un voyage à travers l'histoire récente des États-Unis, des premières expositions d’Andy Warhol à l’émergence du Minimal Art dans les années 50 et 60.
Henri Dauman va immortaliser des années charnières et apporter un nouveau regard sur l’Amérique au moment du renouvellement des générations. Il sera l’auteur de nombreux portraits, en noir et blanc ou en couleur, de personnalités comme Jane Fonda, Brigitte Bardot, Jean Seberg, Marylin Monroe ou encore Elvis et Alain Delon mais aussi de représentants des minorités. Henri Dauman raconte des histoires au travers de ses photos qui seront publiées par les plus grands magazines français et américains.

HENRI DAUMAN
Henri Dauman est né en 1933 au cœur de Montmartre à Paris. Les premières années de sa vie sont marquées par la déportation de son père à Auschwitz et le décès prématuré par empoisonnement de sa mère en 1946.
Devenu orphelin, Henri Dauman émigre aux États-Unis en 1950. Il part, seul avec son appareil, retrouver un oncle établi à New York. C’est là qu’il commence sa carrière dephotographe.
Tout d’abord correspondant pour la presse française et internationale (France-Amérique, Epoca ou Paris Match), il rejoint assez rapidement les magazines américains alors prospères. Il conserve néanmoins un statut d’indépendant, ce qui l’autorise à travailler pour le supplément culturel du New York Times. Cadrages subtils et efficaces, relations proches avec le sujet, sens de la narration sont appréciés des rédacteurs en chef qui vont confier à Henri Dauman couvertures et reportages couleur

L'EXPOSITION:
L’Amérique est une fascination, mieux même, unesidération. Les premières images attestent de l’étonnement du jeune homme devant la puissance et l’élégance architecturale de la ville.
Plus tard encore avec les photographies "New York, Looking up" (1960) – qui entre dans la collection permanente du MoMA – et "Roof top living in New York" (1963), Henri Dauman ne
cessera de portraiturer, fasciné, la seule ville qui compte : New York.
Dans Greenwich Village, où il s’est installé, il saisit l’esprit désinvolte et décomplexé. Dans le Bronx, c’est un tout autre monde qu’il dépeint. « The Savage Nomads Gang » (1977) expose sans détours une jeunesse en rupture, inventant ses propres codes.

La presse apprécie particulièrement ses portraits. Muni d’appareils chargés en couleur et en noir et blanc, il joue des deux supports pour évoquer avec justesse, ce qu’il pense être la nature véritable du personnage. Il se plaît à dresser des biographies et à cerner la figure de son sujet.
Toujours au plus près, il espère gratifier le lecteur d’une image qui ne soit pas qu’une simple illustration.
Ses portraits féminins (Jane Fonda, Brigitte Bardot, Jean Seberg, Marylin Monroe) sont emprunts d’une tendresse toute particulière. On se sent seuls avec elles. Ce sentiment de
proximité, on le retrouve parfois chez des personnages masculins pour lesquels on ne s’y attendrait guère (Jean-Luc Godard, Eugene Ionesco, Elvis Presley ou Alain Delon)

La priorité avec Henri Dauman, c’est de raconter des histoires. L’homme avoue sa dette au cinéma et à sa grammaire. Séquences, short cuts, plans rapprochés, fondus au noir, jeux de lumière, tout l’arsenal du cinéma est convoqué pour que l’image, la légende et les textes ne fasse plus qu’un.
À l’efficacité du cinéma américain répond la justesse de la mise en page du magazine. Ce style n’est pas qu’un hommage, il répond à la concurrence grandissante des médias émergents.

L’âge d’or des magazines s’achève. Ce tournant, moment crucial dans l’histoire de la communication, Henri Dauman le préfigure dans son portrait prémonitoire de Marshall Mac Luhan
(1974).

Ruse de l’histoire, c’est au moment où ses reportages sont les plus aboutis (funérailles de John Fitzgerald Kennedy, 1963) que l’emprise de
la télévision est totale.

L’œuvre photographique d’Henri Dauman apporte un nouveau regard sur l’Amérique. A un moment clé, celui du renouvellement des générations, quand les États- Unis renouvellent
leurs idées, leurs formes et leurs modèles se rejoignent, elle offre le visage contrasté du doute, de la lutte et de l’espoir. Cette vision est celle d’un homme qui, grâce à son parcours
atypique et à la justesse de son regard, sera en première loge pour nous raconter cette histoire et nous livrer des images inédites.

Commissaires d’exposition originels : Audrey Hoareau et François Cheval



Délégué général d’exposition : Vincent Montana