Georges Arditi "D’un réel à l’autre"

Saint-Rémy-de-Provence / Musée Estrine

Du samedi 17 février 2024 au dimanche 28 juillet 2024


Genre : Peinture
Salle : 8 Rue Lucien Estrine, 13210 Saint-Rémy-de-Provence

Vernissage vendredi 1er mars à 18h.

Avec le soutien exceptionnel de la famille de l’artiste, le musée Estrine et La Piscine de Roubaix
s’associent pour consacrer une exposition à Georges Arditi (1914-2012).

Georges Arditi est né à Marseille en 1914 dans une famille d’origine gréco-espagnole, ses cousins
germains sont les frères Canetti, Elias (prix Nobel), Georges (médecin biologiste) et Jacques
(producteur). Formé à l’École nationale supérieure des arts décoratifs dans l’atelier de Legueult puis
de Cassandre, il sera régulièrement exposé au Salon d’Automne à partir de 1945. Georges Arditi
est un artiste prolixe, représentant de cette dernière École de Paris qui oscilla, dans les années
1950, entre figuration et abstraction. Parallèlement à la peinture, Georges Arditi a mené plusieurs
activités dans le domaine des arts décoratifs, au théâtre, en illustrateur de bibliophilie ou encore
en cartonnier de tapisserie. Malgré une rétrospective au musée de la Poste en 1990, son œuvre
demeure peu connue. Les expositions organisées au musée de La Piscine et au musée Estrine ont
l’ambition de rendre à Georges Arditi toute sa place dans l’histoire de l’art de la seconde moitiédu
XXe siècle.

L’exposition se concentre sur les trois premières périodes de création de l’artiste et son
cheminement au sein de la figuration, du réalisme et de l’abstraction : depuis les autoportraits,
portraits de groupe et natures mortes de la décennie 1940, fortement influencés par la peinture
du Quattrocento et l’exposition des « Peintres de la réalité » du XVIIe siècle français organisée en
1934 au musée de l’Orangerie à Paris, jusqu’aux ateliers et vues urbaines des années 1952-1958,
davantage marqués par l’expérience de décomposition - recomposition des formes du cubisme.

À Saint-Rémy, l’accent sera mis sur les paysages spectaculaires inspirés par les effets de lumière et
de couleur autour du Mont Ventoux, insistant sur la production abstraite des années 1958 à 1973.
Commissariat général : Élisa Farran, conservatrice et directrice, musée Estrine, Saint-Rémy-deProvence et Bruno Gaudichon, conservateur en chef, La Piscine – Musée d’Art et d’Industrie AndréDiligent de Roubaix.



Repères biographiques

1914
Georges Arditi naît à Marseille dans une famille de négociants qui s’installe à Paris deux ans plus
tard.

1930
Tout en poursuivant ses études, il commence à peindre seul et, dès lors, ne s'arrêtera plus, quelles
que seront ses autres activités.

1932
Il entre à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de la rue d'Ulm, dans la section
« Décorateur » où il a comme professeurs Adolphe Mouron dit Cassandre, Jean Carlu, illustrateur
et directeur artistique d’Air France utilisant des couleurs très expressives pour attirer l’attention
des consommateurs et Raymond Legueult, le peintre de la réalité poétique. Devenu publiciste
vers 1935, Georges Arditi exécute des travaux divers tels que : dépliants, invitations, affiches, etc.
et parallèlement continue à peindre. Un an plus tard, abandonnant momentanément le métier de
publiciste - mais non la peinture - il est engagé dans une agence de vente de postes de T.S.F. où il
sera à la fois dactylo, vendeur, emballeur, livreur, encaisseur, etc.

1937
Il fait sa première exposition particulière dans une petite galerie de la rue Lincoln à Paris, « La
Fenêtre Ouverte », dirigée par Duran-Camps.
Il illustre alors un certain nombre de nouvelles pour le journal de Léon Bailby, L'Intransigeant. Ses
dessins sont remarqués par le peintre Zarraga qui le signale au critique Pierre du Colombier. Il quitte
à ce moment-là définitivement le commerce pour se consacrer presque exclusivement à la peinture.

1938
Il est vivement encouragé par Pierre Worms, l'un des directeurs de la Galerie Billiet-Worms (rue de
la Boétie) qui lui propose de suivre son travail. Cette même année, il est invité pour la première fois
au Salon des Tuileries où il envoie un Autoportrait. Cette toile d'une conception néo-primitive, d'un
dessin à la fois aigu et expressionniste fit écrire à P. du Colombier : « Retenez le nom d'Arditi, il est
encore noué, mais il est fort. »

1939
Les nécessités de la vie quotidienne l'obligent à revenir à la publicité et il devient, à la suite de
Savignac, collaborateur de Cassandre. La déclaration de guerre interrompt l'essor que prenait sa
peinture et lui fait perdre les appuis qu'il commençait à obtenir.
Bien que réformé pour des raisons de santé, il tente de s'engager.

1940
L'exode le conduit à Aurillac. Il fait alors de nombreux portraits à la mine de plomb, dans un
style très proche de celui des portraitistes de la Renaissance. L’année suivante, pour échapper à
l'atmosphère de Paris occupé, il descend en zone libre, à Marseille, où il se marie.

1942
Par l'intermédiaire de la Galerie Garibaldi et de J. Ribourt, décorateur de la Comtesse Pastré, sa
peinture suscite un vif intérêt parmi les amateurs marseillais et parisiens. Engagé dès l’année
suivante dans la Résistance, il remonte à Paris. À cette époque, sa production picturale est intense :
sa toile Le Crépuscule marque le point culminant de la première période de son œuvre que l'on
pourrait qualifier de quattrocentiste.

1945
La Galerie du Bac, qui venait alors de découvrir Lorjou, lui fait un contrat et l'expose avec ses
peintres.
À partir de cette année-là, il participe régulièrement au Salon d'Automne et à différentes expositions
de groupe, tant en France qu'à l'étranger.
Naissance de son fils Pierre.

1946
Les années qui viennent représentent une période d'évolution au cours de laquelle le peintre
abandonne peu à peu le modelé en volume pour aboutir à une peinture plus plate et plus simplifiée.
Il expose toujours au Salon d'Automne et est invité au Salon des Tuileries.
Naissance de sa fille Catherine.
En 1948, le poète et écrivain Léon-Paul Fargue lui confie l'illustration de son dernier manuscrit
important Les Grandes Heures du Louvre.

1949
Très soutenu par les critiques L. Cheronnet et Waldemar George, il fait une exposition à la Galerie
Visconti alors dirigée par Maurice Garnier. Sa toile Le Repas paysan est retenue pour la sélection
finale du Prix de la Peinture Contemporaine organisé par le journal Opéra, prix qui sera finalement
attribué à Desnoyer.
Il expose dans un groupe important « Rythmes et Couleurs » à Poitiers ; puis à l'exposition des
« Peintres de la Terre » organisée par Waldemar George, à Figeac.
À partir de cette époque, il amorce une nouvelle évolution qui ira désormais s'accélérant.

1950
Il fait une très importante exposition particulière au Musée d'Art Moderne de Sao Paulo (Brésil).
L'État lui commande une décoration murale pour le Collège technique Jules Ferry à Versailles.
Comme chaque année, il expose au Salon d'Automne et est invité au Salon des Tuileries.

1951
Ses œuvres sont sélectionnées pour le Prix de la Critique et pour le Prix de la Jeune Peinture.
Il expose encore au Salon d'Automne et dans de nombreux groupes.

1952
Un séjour de six mois dans la région d'Aix-en-Provence est pour lui un tournant décisif dans son
évolution : rupture avec la vision directe de la réalité ; interprétation par plans décomposés et
exaltation de la couleur. La Machine à Coudre est l'une des toiles les plus caractéristiques de cette
période.
Une exposition particulière lui est consacrée à Aix-en-Provence à la Galerie de l'Ancienne
Madeleine et comme chaque année, il expose au Salon d'Automne.

1953
Nombreuses expositions de groupe en France et à l'étranger et invité au Salon de Mai.
Il entre à la Galerie Willand-Galanis. L’année suivante, l'État lui commande une tapisserie Les
Bateaux qui sera tissée aux Gobelins.
Nature morte aux Poissons est exposée au Salon de Mai 1954

1955
Il est invité à participer à l'exposition « Découvrir » à la Galerie Charpentier et est nommé sociétaire
du Salon d’Automne.
Il est également invité à exposer au premier Salon Comparaisons et les années suivantes y figurera
régulièrement.

1956
On lui consacre des expositions particulières au musée de Châteauroux et à la Galerie Landwerlin
de Strasbourg. Il participe aussi à des expositions de groupe notamment à la Galerie Mourgue avec
Guignebert, Hilaire, Lelong puis en Norvège.
L'État lui commande une tapisserie Le Port qui sera tissée à Aubusson.

1958
Les recherches initiées lors de son séjour en Provence, sont cette année-là approfondies jusqu’à
leurs dernières conséquences : l'objet est près de disparaître au profit d'une interpénétration de
plus en plus complexe de plans colorés. La toile intitulée Le Banc illustre parfaitement cette nouvelle
manière.

1959
Sa peinture, progressivement écartée de la réalité identifiable, franchit une étape décisive en
rompant définitivement avec la figuration. Elle dérive maintenant vers une vision non descriptive
et puissamment colorée de la nature. C'est dans cette disposition nouvelle qu'il présente son
exposition particulière à la Galerie Berri-Lardy sur le thème du Mont Ventoux aux différentes heures
de la journée. Il participe en outre, à de nombreux groupes en province et à Paris puis expose à
Montpellier, avec Mouly, Hilaire, Bret, Burtin et Bessil, à la Galerie Art et Décoration, au Salon
d'Automne, à Comparaisons.

1960
L'Académie Jullian lui confie la création et la direction d'un atelier d'art non figuratif et expérimental.
Il est aussi invité à l'exposition « Les Grands et Les Jeunes d'Aujourd'hui » au Musée d'Art Moderne,
à Paris puis expose au Salon d'Automne, à Comparaisons, à la Galerie du Fleuve, avec Pignon, Tal
Coat, Hartung, etc.

1961
La densité et la richesse de la matière ainsi qu’une organisation encore plus rigoureuse sont les
caractéristiques principales de cet important ensemble qui constitue sa seconde exposition à la
Galerie Berri-Lardy. Nouvelle invitation au Salon des Grands et des Jeunes d'Aujourd'hui au Musée
d'Art Moderne.

1974
Cette année signe le retour à une peinture figurative. Dans cette quatrième période, les volumes,
la lumière et les couleurs redeviennent paysages, natures mortes, portraits ou scènes oniriques
composés de plusieurs personnages.
Naissance de sa fille Danièle, suivie de Rachel deux ans plus tard.

1984
La Mairie de Paris lui commande un mur peint à l’angle de la rue du Mont-Cenis et de la rue Duc,
dans le 18e
arrondissement. Il peint Portrait de famille, qui réunit les quatre enfants, le peintre et
deux de ses petits-enfants. Glassex, Les Deux amies ou encore Le Cri font aussi partie des peintures
importantes de cette période très productive.

1990
Une exposition rétrospective lui est consacrée au musée de la Poste à Paris.

2006
Atteint de la maladie d’Alzheimer, il entre à la maison des artistes à Nogent-sur-Marne, où il ne peint
plus.

Il s'éteint le 15 janvier 2012.

PRINCIPALES EXPOSITIONS

Expositions personnelles

1937
Galerie La Fenêtre Ouverte, Paris

1949
Galerie Visconti, Paris

1950
Musée d’Art Moderne, Sao Paulo, Brésil

1952
Galerie de l’Ancienne Madeleine, Aix-en-Provence

1956
Musée de Châteauroux
Galerie Landwerlin, Strasbourg

1959
Galerie Berri-Lardy, Paris

1961
Galerie Berri-Lardy, Paris

1972
Galerie de Camille Renault, Paris

1988
Galerie Christine Colas, Paris

1990
Exposition rétrospective, musée de la Poste, Paris
Expositions collectives

1945
Galerie du Bac, Paris

1947
Galerie de Berri

1949
Sélection du Prix de la Peinture Contemporaine organisé par le journal Opéra
Sélection du Prix de la Critique, Galerie St-Placide
Exposition Rythmes et Couleurs, Poitiers
Exposition des Peintres de la Terre, Figeac, organisé par Waldemar George

1950
Groupe « Jeunes Peintres », Galerie St-Placide, Paris

1951
Sélection des œuvres pour le Prix de la Jeune Peinture

1955
Sélection du Prix des Amateurs d'Art
Exposition Découvrir, Galerie Charpentier, Paris

1956
Galerie Mourgue, Paris
Galerie Boutin, St-Tropez

1958
Galerie Brentano's, New-York, USA
Exposition Formes et Matières, Helsinki, Finlande
Exposition Peintures de l'École de Paris, Institut Français de Copenhague, Danemark
Galerie Mourgue, Paris
Galerie du Colisée, Paris

1959
Galerie Mourgue, Paris
Galerie Art et Décoration, Montpellier

1960
Galerie du Fleuve, Paris
Galerie Frost and Reed, Londres, Royaume-Uni
Exposition Les Grands et les Jeunes d’Aujourd’hui, Musée d’Art Moderne, Paris
Galerie du Fleuve, Paris

2010
Les enfants modèles, de Claude Renoir à Pierre Arditi, musée de l’Orangerie, 25 novembre 2009 - 8
mars 2010

2014
Les enfants modèles, de Claude Renoir à Pierre Arditi, Mori Arts Center Gallery, Tokyo, 19 avril - 29 juin
2014

Théâtre

Gloriana sera vengée, d’après Cyril Tourneur
(La Tragédie du vengeur), création le 1er mar 1952, Théâtre de la Huchette, Paris
Mise en scène de Jean Vernier
Scénographie de Georges Arditi

Hi Fi, Les Trois Baudets, Paris, 1957
Mise en scène de François Billetdoux
Décors de Georges Arditi

Bluff-Mode, Club du Vieux-Colombier, Paris, juin 1960
Mise en scène de Bernard Mesle
Décors de Georges Arditi


Collections publiques

Centre national des arts plastiques

Musée Bertrand, Châteauroux

Fonds municipal d’art contemporain – Paris Collections

La Piscine — Musée d'Art et d'Industrie André Diligent, Roubaix

Musée Estrine, Saint-Rémy-de-Provence

Bibliographie

Fargue Léon-Paul ; ill. par Georges Arditi, Les grandes heures du Louvre, Les deux sirènes,
Paris, 1948

Les Cahiers d’Art-Documents, n° 146, Georges Arditi, 1914…, éditions Pierre Cailler, Genève, 1961

Arditi, catalogue de l’exposition, Paris, musée de La Poste, 6 novembre - 31 décembre 1990, galerie
Christine Colas, Paris, 1990

Bénézit Emmanuel, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et
graveurs de tous les temps et de tous les pays, nouv. éd., Gründ, Paris, 1999

Arditi Georges, La peinture des peintres, collection Carré d’art, Atlantica, Anglet, 2002

Ambrogi Pascal-Raphaël, ill. par Georges Arditi, Les hommes naissent, souffrent et meurent, Séguier,
Paris, 2002

Les enfants modèles, de Claude Renoir à Pierre Arditi, catalogue de l'exposition, Paris, musée national
de l’Orangerie des Tuileries, 25 novembre 2009 - 8 mars 2010, RMN-Musée de l'Orangerie, Paris,
2009

Rachel Arditi, J'ai tout dans ma tête, Flammarion, Paris, 2023

Musée Estrine

Contact presse

Corinne Echallier
contact@musee-estrine.fr
04 90 92 34 34

Informations pratiques

Musée Estrine
Place Philippe Latourelle
13210 Saint-Rémy-de-Provence

Tel : 04 90 92 34 72
contact@musee-estrine.fr
www.musee-estrine.fr

Ouvert tous les jours sauf le lundi
Février, mars, novembre, décembre : 14h–17h30
Avril, octobre : 10h–12h et 14h–18h
Mai à septembre : 10h-18h

Événement autour de l’exposition
Georges Arditi par lui-même
Lecture à quatre voix par les enfants de l’artiste, Pierre, Catherine, Danièle et Rachel Arditi.

Dimanche 3 mars 2024 à 17h dans la salle de l’Alpilium à Saint-Rémy-de-Provence (durée : 1h)

À travers la lecture de lettres, d’extraits de journal, d’écrits sur la peinture, les enfants Arditi tenteront d’éclairer l’œuvre d’un peintre pris en tenaille entre ses difficultés matérielles, ses doutes, et une ferveur constante dans un travail en pleine évolution.

Tarif : 15€ incluant une visite guidée de l’exposition au musée Estrine à 15h par la directrice Élisa Farran.

Billeterie au musée Estrine ou chez Saint Rémy Presse, 12 boulevard Mirabeau.

Cet événement est organisé grâce à la générosité des enfants de Georges Arditi.