"Les candidats pensaient qu’on faisait partie de la prod" : Christophe évoque son retour à la télé dans La Bataille, 24 ans après Loft Story

Rédigé le 19/11/2025
Camille Sanson

Christophe, c’est votre première participation à une émission de télé-réalité depuis votre victoire dans la saison 1 de Loft Story, en 2001. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ?

Christophe . Il est vrai que j'avais un mauvais ressentiment vis-à-vis de la télé-réalité, depuis les années où il y a eu les Marseillais ou encore les Ch’tis , que je trouvais "très violents".  Là, je vais avoir 49 ans, et c’était impossible pour moi de refuser d'aller faire de la survie avec mon fils à l'autre bout du monde, tellement c’était un cadeau !

Matis, avec l’héritage familial qui est le votre, quel regard vous portiez sur la télé-réalité jusqu'ici ?

Matis . Franchement, je n’en pensais pas grand-chose, puisque je n'ai jamais regardé. J'avais juste eu les retours négatifs de mes parents et d'autres personnes, par rapport à la manière dont les filles étaient représentées, les clashs… Finalement, ça ne m'a jamais donné envie de regarder ou même d'y participer.

Aviez-vous tout de même vu des images de Loft Story ?

Matis . Juste quelques séquences, très peu. Par exemple la finale, le moment où garçons sont rentrés et l’élimination de ma mère (Julie, ndlr).

Aviez-vous des craintes, ou des appréhensions, avant d’intégrer La Bataille : la malédiction de l’île ?

Christophe . Bien sûr, car ça restait l’inconnu. En terme de casting, on savait qu'il y aurait des gens de télé-réalité, mais on ignorait combien ou qui. C'est vrai que ça mettait une forme de pression, parce qu'on avait des a priori sur des candidats, du coup, on ne savait pas trop ce qu'allait se passer.

Christophe : "Les candidats pensaient qu'on faisait partie de la production"

Qu’à pensé Julie, votre compagne, de votre participation ?

Christophe. Au départ, la production a proposé à Julie et moi. Mais ça ne l’intéressait pas. Elle a un bon job et la faim, le froid, les insectes… Ce n'était pas du tout son truc. Quand on nous a proposé de le faire avec Matis, on a réfléchi tous les quatre et on s’est dit que ce serait un cadeau de vivre une telle expérience père et fils. On ne pouvait pas refuser !

Quel accueil vous ont réservé les autres candidats ?

Christophe. C’était très drôle, car quand on est arrivé à l'aéroport à Jakarta, il y en a plein qui pensaient qu'on faisait partie de l'équipe de production. Mais ils nous ont très bien accueillis ! Ils sont franchement tous assez géniaux. On a vécu d’excellents moments. On n'a fait que se marrer. Ce sont de grands professionnels, avec beaucoup d'humour. On a été assez choqués, mais dans le bon sens du terme. 

Avez-vous eu un coup des coeurs parmi le casting ?

Christophe. Oui, dès le départ. Et pourtant je pensais que je n’allais pas aimer cette personne, c’est Vivian. Finalement, c’est mon préféré. Il est complètement fou, et en même temps, il est bourré d’affection. C’est un grand professionnel. Il sait se servir de sa sincérité tout en faisant des scènes. Franchement, il m'a impressionné. 

Matis. Moi aussi, c’était Vivian. Il a une vraie répartie et un humour de fou. Effectivement, il a ce côté qu'on adore : il arrive à être sincère et en même temps être dans l’acting.

Vous n’avez pas hésité à vous mouiller, passant très rapidement du statut de chouchous à celui de premiers éliminés…

Christophe. C’est très drôle, parce que c'était aussi de la naïveté. Je me suis rendue compte que d'avoir dit une vérité pouvait enchaîner sur un "Demain, t'es dehors". Et ça, c'était un truc de dingue. Mais il ne fallait pas qu’on perde notre naturel. On est restés droits dans nos bottes. Tant pis si ça nous a coûté notre place. 

Vous ne regrettez donc pas d’avoir donné le collier à Maissane et Mélanie ORL ?

Christophe. Aucun regret. Au contraire, on était fiers de n'avoir participé à aucun groupe. On voulait sauver les filles, parce qu'on savait que tout le monde allait voter contre elles.

Le côté survie n’a pas été trop éprouvant ?

Christophe . Pas assez à mon goût. On y allait franchement pour se tester avec Matis. On était prêts à mal dormir, et ne pas beaucoup manger. Finalement, on a été plutôt gâtés avec la tente, les matelas et la nourriture. On n'a pas souffert de la survie.

Comment avez-vous vécu cette élimination prématurée ? Pas trop frustrant ?

Christophe. Ce sont des sentiments qui se mélangent. Bien sûr, on aurait bien aimé aller au bout. Mais entre les stratégies dès le début, les clans qui se sont formés, les jeux de hasard et le côté survie où il y avait trop à manger, il y avait tout un côté qui ne nous plaisait pas assez. Mais on a passé un super moment, la prod a été géniale et on a aimé tout le monde.

Seriez-vous partants pour réitérer l’expérience avec une autre émission ?

Christophe. Normalement, non. Je voulais montrer à Matis l'envers du décor, et ce que moi j'avais vécu il y a 24 ans, qui était une expérience que j'avais beaucoup aimé. Maintenant qu'on l'a fait, je ne vois pas pourquoi on le referait. Il ne faut jamais dire jamais, mais ce n’est pas dans nos projets en tout cas.

Christophe, Julie et leurs enfants : une vie simple à la campagne

Matis, qu’est-ce que ça fait d’être le premier bébé issu de la télé-réalité française ?

Matis. Franchement, pas grand-chose (rires). Si ce n’est que je trouve la rencontre de mes parents absolument magnifique. Je suis juste content d'avoir deux parents qui s'aiment et de les voir toujours ensemble.

Et puis, Loft Story ne doit pas beaucoup parler à vos amis…

Matis. Oui, surtout que même si ce sont mes potes, je ne leur ai pas dit non plus. À part mon meilleur ami qui est au courant, les autres, je n'ai pas envie qu'ils le sachent, parce qu'ils doivent me connaître pour ce que je suis moi et pas pour ce qu'ont été mes parents.

A quoi ressemble votre vie, loin des caméras ?

Christophe. C’est une vie tout à fait normale, à la campagne. On vit à côté de Montauban, près de Toulouse. J’ai arrêté de travailler depuis deux ans. Je m'occupe de la maison, je fais le ménage, la cuisine, les courses et je m'occupe de mes gosses. Julie, elle, a un gros poste et travaille énormément. Quand elle rentre, elle met les pieds sous la table. Notre deuxième fils, Solan, a 15 ans et est en seconde au lycée. Voilà, c’est une vie très simple.

Matis. Je suis prof de tennis, et aussi serveur dans un restaurant italien. Pour l'instant, je me régale.

Christophe, avez-vous toujours des contacts avec vos anciens camarades du Loft ?

Christophe. On a encore des contacts, mais plus les années passent et plus ça devient restreint. Pas parce qu’on n'a pas envie de se voir, mais chacun a sa vie. Nous, on aimerait bien les voir plus. Mais ça a aussi été compliqué psychologiquement après le Loft. Chacun a fait des choix et pris des chemins différents. Mais nous, on aime tout le monde. Je sais que bientôt, on fêtera les 25 ans, donc peut-être qu'il se passera quelque chose et qu'on aura l'occasion de se voir. Ce qui serait très bien.