“Ils ont fait n’importe quoi” : le frère de Daniel Balavoine fait un triste constat sur la façon dont l’héritage du chanteur a été utilisé

Rédigé le 05/12/2025
Kahina Boudjidj

Le 14 janvier 1986, le crash d’un hélicoptère dans le désert malien brisait brutalement la vie de Daniel Balavoine… Près de quarante ans plus tard, c’est son frère Guy, aujourd’hui âgé de 79 ans, qui remonte sur scène dans "Balavoine. Ma bataille" pour continuer à faire vivre cette flamme. Mais derrière la légende, il raconte aussi à Paris Match une réalité familiale plus sombre, faite de blessures, d’éloignements et d’un héritage perdu.

La disparition de Daniel Balavoine… un choc qui a tout fait basculer

Guy se souvient de l’annonce de la mort de son frère comme d’un coup de massue. "Mon ex-femme m’a appelé : 'Ton frère est mort'. C’était si brutal" , a-t-il avoué à nos confrères. À ce moment-là, Daniel revenait d’une mission humanitaire avec son association Les Paris du cœur , après avoir participé plusieurs fois au Paris-Dakar. Guy aurait voulu partir avec lui, mais leur père souffrait d’Alzheimer et c'est d'ailleurs Daniel Balavoine qui lui "a demandé de rester auprès de lui" . Si certains ont pu affirme que l’accident d'une chanteur était louche, son frère, lui, affirme le contraire. A Paris Match, il a confié : "On a dit que c’était lié à un trafic d’armes, mais c’est faux. On a retrouvé des seringues, qui prouvent qu’il y a eu un problème médical pour l’un des passagers et qu’il a fallu redécoller alors qu’il faisait nuit" .

Un héritage dilapidé ? 

Si la douleur du deuil a d’abord soudé les proches, les liens se sont rapidement distendus. Guy raconte des années de distance avec les enfants de Daniel qu'il n'a vus que  "Trop peu" . "Et quand nous montions les voir à Paris, Corinne n’était jamais là. Elle a très vite refait sa vie après la mort de Daniel", a rappelé l'artiste. Lorsque Jérémie et Joana ont touché leur héritage, les conséquences ont même été dramatiques. " Quand les enfants ont touché l’héritage à leur majorité, ils ont fait n’importe quoi. Joana a eu des problèmes de drogue, elle en a parlé dans une BD", a raconté Guy Balavoine qui refuse toutefois de juger sévèremen car  "il faut les comprendre, ça ne doit pas être simple d’être les enfants de Daniel et de grandir dans ces circonstances"

Et aujourd’hui, les contacts restent rares… "Jérémie a publié un livre, je lui ai écrit pour lui dire que c’était bien. Lui comme sa sœur ont eu envie à un moment de faire de la musique. Or, quand tu t’appelles Balavoine, ce n’est pas simple. Joana, en plus, chantait comme une casserole. Ma propre fille, la première filleule de Daniel, aussi, d’ailleurs. [Il rit.] Preuve que la voix, ce n’est pas quelque chose qui se transmet…" , a-t-il analysé.

Mais malgré ces douleurs familiales, Guy comprend pourquoi la mémoire de son frère reste intacte : " Peut-être parce qu’il était en avance sur son temps. Il n’y a pas une seule de ses chansons qui soit bête, il y a toujours un message intelligent. Et les gens se souviennent de lui comme d’un type bien" . Sur sa tombe de Biarritz, où il se rend souvent, Guy a raconté avoir assisté à une scène plutôt étonnante. "Un jour où j’étais sur sa tombe – je vais souvent lui parler – je rencontre des anciens combattants. Daniel était assez antimilitariste et les voilà qui m’expliquent qu’ils ne lui en voulaient pas, parce qu’il était un vrai gentil ", s'est-il souvenu.