François Morel a accordé une interview à Paris Match dans laquelle il donne de ses nouvelles depuis la disparition de Christine, son épouse. L’humoriste et comédien avance comme il peut, entre éclats de rire et larmes. L’entretien s’ouvre sur une image qui en dit long : un terrain de pétanque construit dans son jardin. "Comme pour dire que la vie allait continuer, que des copains allaient revenir et qu'on pouvait prendre l'apéro en jouant aux boules", commente-t-il. Malgré la douleur, François Morel s’oblige à rester dans le mouvement du monde.
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"Je continue à être dans la vie" , assure-t-il. Et si le cœur est lourd, la scène demeure un refuge : "J'ai la chance d'être dans l'un des spectacles qui marchent le mieux en ce moment à Paris. Donc ça va…" . Il y a un an encore, l’horizon semblait respirer… "L'année 2024 s'était plutôt bien terminée, parce que l'oncologue de Christine nous avait dit : 'Le cancer est circonscrit, tout va bien'" , se souvient-il.
Et de reconnaître : "Je me rends compte aujourd'hui que j'étais dans le déni" . Puis en janvier, tout bascule… Le 25, son beau-père, François Patry, disparaît et dix jours plus tard, c'est Christine qui le rejoint sans avoir même su pour son père. L’artiste raconte, la voix brisée sans parvenir à terminer sa phrase, coupé par les larmes : "Elle a attrapé un coup de froid mi-janvier… Elle a été emmenée à l'hôpital, on l'a mise dans un coma artificiel. Dont elle n'est jamais vraiment sortie. Tout cela s'est passé en trois semaines. Ça a été…" .
Dire l’amour au micro
Le journaliste s'est aussi replongé dans ses souvenirs pour évoquer leur rencontre. "On était étudiants à la fac, à Caen. Notre histoire a commencé là-bas, j'avais 20 ans et elle, 22" , a-t-il raconté. En juin dernier, François Morel a rendu hommage à Christine sur France Inter. "Je me suis senti entouré… Donc, oui, j'ai eu envie fin juin de parler d'elle et de ce livre qu'elle aimait tant, 'L’usage du monde', de Nicolas Bouvier. Nous étions au lit… elle soulignait tout ! Je lui ai fait remarquer que ça ne servait à rien. C'est la gaieté qui m'en impose" , explique-t-il.
Nos confrères lui ont alors demandé s'il sentait qu'il pourrait s'effondrer à tout moment tant la douleur est forte et l'artiste a répondu par l'affirmative. "Je peux m'effondrer dans la journée, mais je ne vais pas laisser tomber la pièce dans laquelle je joue. Christine n'aurait pas apprécié" , assure-t-il alors que chaque matin, la douleur le frappe. " Ma réalité, c'est que je sais tout le temps qu'elle n'est plus là, dès que je me réveille" , regrette-t-il en espérant que le temps fera doucement son œuvre…
"J'aimerais bien que le temps fasse son affaire… que les souvenirs heureux prennent le pas sur la tristesse des derniers jours. Elle aimait beaucoup rire, avoir des fous rires. Mes photos préférées d'elle sont celles où elle éclate de rire", conclue François Morel avec nostalgie.

