Le mea culpa de France 2 après le lancement d’une émission polémique : "On est allés trop loin"

Rédigé le 18/11/2025
Clara Kolodny

" Filmer de vraies séances entre patients et psychologues sans filtre ni mise en scène, dans une démarche authentique " : tel est le concept de Rendez-vous chez le psy , émission diffusée sur France 2 entre le 6 et le 9 octobre dernier pour mettre en lumière la santé mentale, qui est une "grande cause nationale 2025 ". Mais ce programme, ambitionnant " d’ouvrir la parole autour de la thérapie ", n’a pas fait l’unanimité tant chez les critiques que chez le public. 

Pourquoi Rendez-vous chez le psy fait polémique ? 

Malgré une thématique forte, ce rendez-vous a été boudé par le public. Le numéro inédit diffusé par exemple le 7 octobre n’a été suivi que par 257 000 personnes (5,5% de part de marché), soit une audience divisée par deux comparé aux semaines précédentes. Et même les professionnels de la santé mentale n’ont pas été tendres avec l’émission de France 2. "Ce n’est ni un magazine, ni un documentaire, on a plutôt l’impression de regarder une émission de type Top Chef. Sauf que la psychologie ce n’est pas de la cuisine, même si les professionnels qui ont accepté de participer sont des gens reconnus et sérieux" , a ainsi dénoncé Gladys Mondière, présidente de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), auprès du Parisien/Aujourd’hui en France . "Ce qui nous interpelle c’est la mise en scène, on est vraiment dans de la téléréalité. Le programme est tourné dans un studio et il y a un montage. Ensuite, on a demandé aux participants de jouer par exemple à se promener dans la rue ou regarder par la fenêtre ", a ajouté Cyrille Le Jamtel, codirigeant du Mouvement des psychologues cliniciens et psychologues psychothérapeutes (M3P).

Le mea culpa de France 2

Interrogé par Satellifacts , Florent Dumont, le directeur des magazines de France Télévisions s’est confié sur " ce pari risqué" qui n’a pas fonctionné. " Nous avons en effet été déçus par les audiences et reçu quelques critiques. Après coup, je pense que nous sommes peut-être allés un peu loin dans les codes de la fiction et la mise en scène formelle du concept. Cela a pu semer la confusion sur la véracité et la justesse des propos (…) La santé mentale est un sujet qui continue de nous intéresser, notamment pour les publics jeunes, et nous continuons à chercher le bon concept (…) Le monde complexe dans lequel nous vivons nécessite du décryptage et de l'accompagnement au quotidien, et, en même temps, le public est en demande de divertissement et de légèreté, notamment en access et en prime time. Pour autant, notre spécificité de service public est d'aborder, y compris en première partie de soirée, des sujets parfois difficiles (..." , a-t-il expliqué.