Miss France : retour sur les scandales qui ont ébranlé le concours

Rédigé le 09/12/2025
Mélissa Tellaa

Alors que deux candidates viennent d'être destituées pour des propos polémiques, l'histoire de Miss France est jalonnée de controverses . Photos dénudées, tatouages interdits, enfants cachés : le comité applique ses règles avec une rigueur implacable.

Les photos dénudées, cauchemar récurrent du comité

Les clichés compromettants constituent la principale source de controverses. En 2008, Valérie Bègue déclenche une tempête médiatique quelques jours après son sacre. Des photos en sous-vêtements pour la marque Pardon ! refont surface, montrant la jeune femme dans une piscine sur un crucifix ou léchant du lait concentré. Geneviève de Fontenay s'étouffe d'indignation : "Elle doit démissionner immédiatement, sinon on la fera partir" , tempête-t-elle. Soutenue par le public, Valérie Bègue conserve finalement sa couronne mais se voit interdire les compétitions internationales. La dame au chapeau la surnommera "L'autre" ou "La Bègue" pendant des années.

L'affaire rappelle celle de Laëtitia Bléger, Miss France 2004, dont les photos pour Playboy et Entrevue émergent des mois après son élection. " Vous m'avez trahie ! ", lui hurle Geneviève de Fontenay avant de la destituer. Après un passage au tribunal, les deux femmes resteront brouillées durant des années. 

Même sort pour Isabelle Turpault en 1983, première Miss à poser pour Paris-Match en lingerie transparente : elle perd sa couronne 40 jours après son sacre.

Plus récemment en 2020, Anaëlle Guimbi voit son rêve s'envoler pour avoir posé seins nus lors d'Octobre Rose, en soutien à la lutte contre le cancer du sein. " Malheureusement cette magnifique aventure qu'est Miss Guadeloupe s'arrête ici pour moi. En effet, les photos que vous voyez s'avèrent être contraire aux valeurs de Miss France", explique-t-elle, résignée. Sylvie Tellier tente un mea culpa tardif : "Dans les faits, nous avons juste manqué de temps et d'informations pour apprécier le contexte. Je le regrette."

Tatouages et enfants cachés : le règlement appliqué à la lettre

Si aujourd’hui le règlement a bien évolué, du temps de Geneviève de Fontenay, il ne tolère aucun écart. 

En 2017, Jade Voltigeur, élue Miss Martinique, se voit écartée pour un simple colibri tatoué sur l'omoplate. Le comité local avait pourtant accepté de le camoufler avec du fond de teint, mais le comité national refuse ce subterfuge. Elle sera remplacée par sa dauphine pour Miss France 2018.

L'histoire la plus poignante reste celle d'Huguette Oggieri, couronnée en 1961 puis destituée quelques mois plus tard. Son crime ? Avoir caché l'existence de son petit garçon de deux ans. La candidate se défend en affirmant avoir montré son passeport mentionnant l'enfant à Louis Poirot, le mari de Geneviève de Fontenay. L'affaire finit au tribunal avec une transaction de 4000 francs. En 2009, Geneviève de Fontenay "employait des mots orduriers" à l'égard de l'ancienne Miss, provoquant une plainte.

Un doigt d'honneur qui fait scandale

En 2006, une polémique d'un nouveau genre éclate. Sur une photo de groupe destinée au magazine TV Magazine, l'une des candidates brandit un doigt d'honneur. Impossible cependant d'identifier avec certitude la coupable sur le cliché. Geneviève de Fontenay juge ce geste "consternant" et "inacceptable", considérant qu'il s'agit d'une attaque à l'image des Miss. Elle promet que la responsable sera automatiquement exclue des finalistes. Les accusations se tournent finalement vers Miss Calédonie 2006, mais sans conséquence majeure.

Tensions au sommet et guerre des Miss

Les coulisses du comité ne sont pas épargnées par les tensions. En 2010, Geneviève de Fontenay claque la porte avec fracas suite à l'affaire Kelly Bochenko, Miss Paris destituée pour des photos à caractère pornographique. La dame au chapeau fonde alors Miss Prestige National, concours concurrent qui peinera toutefois à séduire le grand public.

Plus récemment, en automne 2022, un échange glacial entre Alexia Laroche-Joubert et Sylvie Tellier marque les esprits lors d'une conférence de presse. L'ex-patronne de la Star Academy affirme que Sylvie Tellier n'a jamais produit l'émission. Cette dernière rectifie sèchement devant les journalistes : "Moi ? Je ne travaillais pas sur cette émission ? Je ne peux pas te laisser dire ça. J'ai travaillé sur cette émission pendant dix-sept ans !" Le malaise est palpable. Sylvie Tellier quittera le comité peu après, en désaccord avec les nouvelles règles autorisant les mères de famille et les femmes trans à concourir.