Dans votre première scène, vous calmez un début de bagarre dans un bar-restaurant. Ça donne le ton !
Constance Labbé : Exactement ! (Rires) Quand David Hourrègue, le réalisateur, m’a décrit Angélique la première fois, il a utilisé le mot « puissante ». C’était très important pour lui, je crois, de montrer tout de suite qu’elle est une nana qui ne se fait plus emmerder.
Adolescente, Angélique avait une colère intérieure qui lui donnait parfois envie de tout casser. Ressentiez-vous la même hargne, plus jeune ?
Je n’étais pas comme elle, car je faisais beaucoup de sport, ce qui me permettait d’évacuer. J’ai aussi grandi avec trois grands frères, ça canalise un peu ! (Rires) Mais je pense que tous les ados sont, à un moment, un peu hargneux car ils cherchent leur place et ont du mal à la trouver. On oublie parfois ce qu’est l’adolescence, la gravité des sentiments ressentis, la difficulté du rapport à l’autre et à son propre corps. Regarder Désenchantées peut aider les parents.
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Qu’aimeriez-vous revivre de cette époque ?
L’absence de portables et de réseaux sociaux. C’était bien de vraiment connecter avec les gens, d’inventer des jeux, d’appeler les copains en lançant des cailloux au carreau, de téléphoner sur un fixe et de dire : « Bonjour monsieur, est-ce que je pourrais parler à Victoire, s’il vous plaît ? » (Rires)
Êtes-vous toujours en contact avec vos amies d’enfance ?
J’ai mon groupe de « désenchantées », avec Sophie et Victoire, que j’ai rencontrées en CP, et qui sont comme mes soeurs. On s’appelle les Triplettes ! Ce qui a été difficile dans notre amitié, c’est de réussir à nous voir dans nos vies d’adultes. Quand les autres évoluent, déménagent, se marient, deviennent mamans, ont un job qui leur prend du temps ou ne réagissent plus de la même manière, c’est parfois déboussolant.
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Angélique a inculqué à son fils, Eder (joué par Simon Rodzynek, lauréat du prix du Jeune espoir masculin Adami au Festival de la fiction de La Rochelle 2025), que « mentir est pour les lâches ». Serait-ce aussi votre credo ?
Je ne mens pas. Ça m’énerve, d’ailleurs, lorsque j’entends dire qu’en tant que comédienne, je dois savoir très bien mentir… Mais, pour moi, jouer, c’est complètement différent. Le mensonge implique une manipulation affective et émotionnelle. Et ça, je n’en suis pas du tout capable.
Il paraît que vous sollicitez l’avis de vos proches avant d’accepter un projet…
Parfois, j’en parle à mon frère Guillaume, parce qu’il fait le même métier et qu’il comprend. Mais de moins en moins, car j’accepte de me faire plus confiance. Il n’y a pas de règle pour tracer son chemin, et ce n’est pas un autre acteur, une mère ou un père qui peut savoir quelle direction prendre aujourd’hui.
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Vous avez plus de dix ans de carrière derrière vous. Que peut-on vous souhaiter pour les dix prochaines années ?
De continuer à travailler, tout simplement, car ce métier est fragile, mais aussi de collaborer encore avec des personnes différentes. Je trouve génial d’être dans un divertissement très grand public comme Cat’s Eyes, dont je viens de tourner la deuxième saison , et dans une série plus intime comme Désenchantées .
Désenchantées, mercredi 19 novembre à 21h10 sur France 2

