Des chiffres et des lettres : France Télévisions condamné à verser une somme à 6 chiffres à Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat

Rédigé le 12/12/2025
Sarah Ibri

La fin d’un long processus de contestation

Fin de l’attente pour Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard . Après avoir été évincés de l’émission Des Chiffres et des Lettres  à l'été 2022 par France Télévisions, le conseil de prud'hommes de Paris a enfin tranché fin novembre 2025, avec verdict en faveur des deux anciens animateurs ! Selon les informations de nos confrères du Parisien , France Télévisions devra leur verser près de 450 000 euros. Bertrand Renard percevra environ 230 000 euros et Arielle Boulin-Prat près de 220 000 euros.

Leur départ à l’été 2022 après 47 et 36 ans de participation, avait été dénoncé comme « contraint et forcé ». Le groupe audiovisuel public évoquait de son côté, un simple changement de formule du jeu culte, que les deux animateurs auraient refusé. L’émission a finalement disparu des grilles de programmes, en 2024 après 50 ans de diffusion .

"Licenciement nul" et "discrimination fondée sur l’âge"

Les animateurs avaient aussitôt contesté leur licenciement et réclamé plus de 500 000 euros chacun. La justice devait notamment se prononcer sur la requalification en CDI de leurs nombreux contrats courts (CDD d’usage) signés pendant des décennies. Après un premier renvoi, une audience de départage a eu lieu le 4 septembre 2024, débouchant sur la décision de novembre.

Leur travail est désormais requalifié en CDI à temps plein, depuis 1975 pour Renard et 1986 pour Boulin-Prat, avec un salaire brut de référence de 5 600 € et 5 400 €. Leur licenciement – annoncé par visioconférence - a été jugé « nul », à ce titre, ils toucheront notamment une indemnité conventionnelle de 136 000 € et 129 000 €. La justice estime que France Télévisions a exécuté le contrat « de manière déloyale » et que les animateurs ont subi une « discrimination fondée sur l’âge ». Le duo âgé aujourd’hui de 70 et 72 ans, touchera donc 10 000 € de dommages et intérêts chacun pour « rupture brutale et vexatoire ».

Maître Juliette Mascart, leur avocate, s’est dit « très satisfaite sur les principes » mais n’exclut pas un appel afin que les deux animateurs soit mieux indemnisés au regard de «  la nullité et des circonstances  » du licenciement. France Télévisions n’a pas souhaité commenter.