Dimanche 12 octobre, Yseult a publiquement accusé le DJ coréen R.Tee et la star de K-pop Soyeon d’avoir plagié son clip Bitch You Could Never dans leur vidéo Damdadi . Pour la chanteuse française de 31 ans, il ne s’agit pas d’une simple "ressemblance" mais d’une "copie conforme" , comme elle l’a dénoncé sur ses réseaux sociaux. Yseult n’a pas mâché ses mots et dans un message adressé directement à ceux qu’elle considère comme responsables, elle déclare : "Réalisateur, label, artistes, tous impliqués, le moins que vous puissiez faire est d’avoir la décence de créditer votre source" .
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L’artiste a également tenu à féliciter sa propre équipe, revendiquant fièrement la singularité de son œuvre qu’elle qualifie "d’intemporelle" . Pour elle, ce clip, sorti en mai 2024, n’est pas un simple projet visuel : "BITCH YOU COULD NEVER n’est pas qu’un titre, c’est une déclaration ! J’ai construit un monde qui n’était pas censé être protégé… un monde critiqué, ignoré et mis de côté parce qu’être une femme noire de la pop alternative effraie le système. Et maintenant ? Je vois des artistes copier ma musique" . L’affaire dépasse le cadre de ce seul clip et Yseult y voit un symptôme d’un phénomène plus vaste d’appropriation culturelle.
"J’imagine que quand on devient mondial, les voleurs le deviennent aussi, non ? Soyons réalistes, l’industrie de la K-Pop, comme tant d’autres, a drainé la culture noire comme un vampire pendant des décennies. Sampler notre son, voler nos mouvements, porter notre peau comme un costume, profiter de notre douleur tout en effaçant nos noms !" , s'est-elle insurgée. Et d'ajouter : " Arrêtez de voler les artistes et de faire comme si cela n’avait aucun poids. Je suis dégoûtée ".
Un appel à rendre des comptes
Elle exige que "toutes les personnes impliquées rendent des comptes" et dénonce ceux qui tenteraient de minimiser sa prise de parole. "Ceux qui essaient de me culpabiliser d’avoir parlé : HONTE À VOUS ! RÉDUIRE AU SILENCE les femmes noires lorsque leur travail est VOLÉ a toujours fait partie du PROBLÈME. Pas cette fois !", a-t-elle insisté. Pour finir, l’artiste a invité ses fans à soutenir directement sa musique : " Écoutez MENTAL sur les plateformes de streaming pour que Bitch You Could Never obtienne la justice qu’elle mérite" . Le clip, visionné plus d’un million de fois sur YouTube depuis sa sortie, est désormais comparé image par image à Damdadi , publié le 10 août 2025 et qui approche les 500 000 vues.
Le réalisateur du clip sort du silence
Sur Instagram, le réalisateur du clip de Soyeon est sorti du silence a, en partie, reconnu ses torts. Dans un communiqué republié par Yseult, on peut lire : "Déclaration de Hong Minho, réalisateur chez Achilles Film. Il est vrai que je me suis inspiré du travail d’Yseult et de son style de réalisation. Moi, Hong Minho, réalisateur pour Achilles Film, admire depuis longtemps Yseult ainsi que les réalisateurs avec lesquels elle a collaboré. Cette admiration a naturellement nourri de nombreuses idées visuelles que j’ai développées au cours de ce projet" .
Il ajoute : "Cependant, je présente mes excuses les plus sincères pour le fait que certaines scènes aient été exprimées d’une manière qui ressemblait directement à son œuvre originale. Je regrette profondément toute offense que cela a pu causer à elle et à son équipe. Le concept et la direction artistique du clip relevaient entièrement de ma responsabilité. Les artistes Soyeon et R.Tee n’ont eu aucune implication dans le choix de la direction créative ni des références utilisées. Ils se sont concentrés exclusivement sur la partie musicale et n’ont pas été informés à l’avance des intentions créatives derrière les visuels ni des inspirations spécifiques" .
"À l’avenir, je veillerai à mener des recherches plus approfondies lors de mes processus de création et à témoigner clairement du respect aux créateurs et artistes originaux qui m’inspirent", a-t-il conclu. Puis Yseult de rebondir : " J’apprécie les mots, mais soyons honnêtes : cette conversation porte sur le plagiat, pas sur l’inspiration. Ne changeons pas le récit ! Rendez à chacun le mérite qui lui revient" .