L’élection de Miss France 2026 devait être une fête. Elle s’est transformée, en l’espace de 48 heures, en affaire nationale. Samedi 6 décembre au soir, plus de 6,6 millions de téléspectateurs ont assisté sur TF1 au sacre de Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti. Une soirée triomphale qui a rapidement laissé place à la polémique après la diffusion de vidéos filmées en coulisses. Le lendemain du concours, le blogueur Aqababe a publié sur les réseaux des séquences issues du Snapchat d’Aïnhoa Lahitete, Miss Aquitaine, dépitée de ne pas figurer dans le Top 12. Face caméra, elle lâche : "Qu’est-ce que c’est que ce top 12 ? Désolée, je ne veux pas faire ma rageuse, mais c’est quoi ce top 12 ?" .
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Miss Provence se défend et s’excuse
Derrière elle surgit Julie Zitouni, Miss Provence, qui commente : "C’est que des grosses p*tes" . Et Aïnhoa de répondre : "Ouais, pas toutes mais beaucoup" . Dans une autre vidéo, Miss Aquitaine se réjouit : "On va pouvoir se bourrer la gueule, enfin, enfin !" . Le choc est immédiat. Sous pression, Julie Zitouni s’explique sur Instagram et dans un long texte en story, elle s'est justifiée ainsi : "Une vidéo privée circule et je tiens à réagir immédiatement. Les mots que j’ai prononcés sont maladroits et ne reflètent absolument pas ce que je pense des candidates" . Elle affirmait avoir utilisé le terme en langage familier : "J’ai utilisé le mot 'p*te' dans un sens familier qui, dans ma manière de parler, signifiait simplement 'les veinardes', 'les chanceuses'".
Elle a cependant admis son erreur : "Ce n’est pas un vocabulaire qui a sa place dans Miss France, et je le reconnais entièrement. Je comprends que cela puisse choquer, et je m’en excuse sincèrement" . La jeune femme insiste sur le lien créé pendant l’aventure avec "La grande majorité du Top 12 [qui] est composée de candidates que j’affectionne profondément, des filles avec qui j’ai créé de vraies affinités et qui sont devenues des amies durant cette aventure" . Elle a également souligné ne pas avoir souhaité intégrer le Top 12, estimant ne pas pouvoir "assumer ce rôle avec toute l’exigence qu’il demande" .
Miss Aquitaine regrette "des propos inacceptables"
Aïnhoa Lahitete a, elle aussi, réagi et présenté ses excuses. "J’ai approuvé des propos inacceptables tenus par une autre Miss (…) Je tiens à dire clairement que je regrette profondément mon attitude" , a-t-elle déclaré avant de s’adresser "à toutes les candidates de la promotion Miss France 2026" pour leur exprimer "ses excuses les plus sincères" . Lundi 9 décembre alors invitée sur le plateau de Quotidien, Hinaupoko Devèze, Miss France 2026, a dû répondre à la question provocatrice de Yann Barthès : "Alors comme ça, les douze finalistes étaient toutes des grosses p*tes ?" .
Sourire poli, elle a rétorqué : "Elles se sont déjà expliquées sur ce sujet, elles se sont excusées… Moi, je n’ai rien à dire de plus" . Relancée, elle a précisé : "Marrer ? Non, parce que ça a déclenché une sorte de vague de harcèlement. C’est juste que je ne veux pas alimenter ce qui se passe déjà sur les réseaux sociaux. Ma cause de la santé mentale est justement le message que je cherche à faire passer cette année. C’est un message de bienveillance et je n’ai pas envie de revenir sur ce sujet" .
La sanction tombe : destitution des deux Miss
Ce mardi 9 décembre, la sanction est tombée. Dans un communiqué conjoint, les comités régionaux ont annoncé sur Instagram que "Les Comités Miss Provence Côte d'Azur et Miss Aquitaine, avec le soutien de la Société Miss France et de l'Amicale des Délégués Régionaux, prononcent aujourd'hui la destitution de Julie Zitouni, Miss Provence 2025, et de Aïnhoa Lahitete, Miss Aquitaine 2025" . Le texte précise que "Ces paroles et cette attitude sont en totale contradiction avec les valeurs que nos comités s'efforcent de défendre" . Si les excuses ont été reconnues, elles ne suffisent pas.
"Néanmoins, la gravité des propos tenus rend impossible le maintien de leur titre de Miss Provence 2025 et de Miss Aquitaine 2025" , a-t-on pu lire. Le rappel du rôle d’une Miss régionale est sans ambiguïté puisque les comités ont écrit que "Le rôle d'une Miss régionale est d'être une ambassadrice de sa région, un visage de sérieux, de respect et de responsabilité, notamment auprès des jeunes femmes qui s'identifient à elle. C'est à cette exigence que nous restons fidèles" . Enfin, le communiqué condamne aussi les débordements en ligne : "Aucune faute ne justifie la haine, l'acharnement ou les menaces sur les réseaux sociaux" . Les comités ont conclu en réaffirmant leur mission : "Il s'agit d'une décision lourde de conséquences mais nécessaire. Elle a demandé une concertation avec les services concernés, elle ne pouvait donc pas intervenir plus tôt" .

