Brigitte Bardot est décédée ce dimanche 28 décembre à l’âge de 91 ans, a annoncé sa fondation dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. Actrice et chanteuse, elle avait choisi de s’éloigner volontairement des plateaux dès la fin des années 1970 pour se consacrer entièrement à un combat qui a donné un nouveau sens à sa vie : la défense des animaux. Dans son communiqué officiel, la Fondation Brigitte Bardot rappelle ce tournant radical et assumé : "La Fondation Brigitte Bardot annonce avec une immense tristesse, le décès de sa fondatrice et présidente, Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d'abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation" .
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Une carrière abandonnée pour une cause
Un choix rare, presque incompréhensible à l’époque, mais qui a façonné durablement son héritage, bien au-delà du cinéma. Depuis plusieurs mois, l’état de santé de l’ancienne actrice alimentait de nombreuses inquiétudes. Hospitalisée à l’automne, elle avait fait transmettre un premier communiqué à l’AFP pour rétablir la vérité : "Madame Brigitte Bardot entend (...) remercier tous ceux qui se soucient de son état de santé et les rassurer sur le fait qu’elle a été brièvement hospitalisée (...) pour subir une intervention chirurgicale qui s’est déroulée de manière particulièrement satisfaisante. Elle se repose chez elle désormais, ne répondra à aucune sollicitation, et remercie chacun de respecter son intimité et sa tranquillité" .
Quelques jours plus tard, le 23 octobre, une nouvelle rumeur sur sa disparition avait à nouveau envahi les réseaux. Cette fois, Brigitte Bardot avait pris la parole elle-même sur X, ancien Twitter, fidèle à son franc-parler : "Je ne sais pas quel est l’imbécile qui a lancé ce soir cette fake news sur ma disparition mais sachez que je vais bien et que je n’ai pas l’intention de tirer ma révérence. À bon entendeur" . L’annonce officielle de sa mort a immédiatement suscité de nombreuses réactions, tant politiques que culturelles. Car Brigitte Bardot n’était pas seulement une icône populaire, elle était aussi une voix dérangeante, parfois clivante, mais toujours radicale dans ses convictions.
Pourquoi Brigitte Bardot pensait avoir "raté sa vie" ?
Il y a dix ans, dans une interview accordée à Paris Match , elle s’exprimait sans détour sur ce qu’elle attendait de l’État français. Interrogée sur les "cadeaux" qu’elle espérait pour son anniversaire, elle livrait un plaidoyer d’une rare virulence. "Ça n’est pas de Manuel Valls que j’attends quelque chose, c’est à tout le gouvernement et au président de la République que je vais demander officiellement les deux cadeaux uniques que je veux pour mon anniversaire, car je ne veux rien d’autre" , avait-elle déclaré. Et de détailler alors ses exigences, inchangées depuis des décennies :"Premièrement, le changement du statut du cheval, le faisant passer 'd’animal de rente' à 'animal de compagnie' lui évitant ainsi l’abattoir. (…) Je demande depuis trente ans que l’hippophagie soit définitivement abolie en France ".
Puis d’ajouter, sur la question de l’abattage : "Deuxièmement, la remise en application immédiate de la loi française et européenne exigeant l’étourdissement des animaux d’abattoir avant la saignée. Pour tous les animaux, sans aucune dérogation pour les abattages religieux halal et casher, qui contraignent et soumettent les animaux égorgés en toute conscience à des agonies lentes et extrêmement douloureuses, inadmissibles dans un pays laïc et évolué" . La tirade se concluait par une formule aussi brutale que révélatrice de son engagement total : "Voilà les deux cadeaux que je demande au gouvernement depuis trente ans. Il serait juste de me les accorder après tant d’années de supplique et d’attente. Si je ne les obtiens pas, j’en conclurai que j’ai raté ma vie !!" .

