Ecrivain précurseur et styliste de génie, Louis-Ferdinand Céline a marqué l'histoire de la littérature. Il fut aussi un antisémite virulent et radical, raciste et pronazi patenté. A lui tout seul, il pose la question de la responsabilité de l'écrivain dans la société. Quel rôle a-t-il joué sous l'Occupation et quelle place occupe-t-il dans la mémoire collective ?
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DÉCONSTRUCTION D’UN GÉNIE
Ce n’est pas chose aisée que de déboulonner un immense écrivain. Louis-Ferdinand Céline est entré dans la postérité avec son livre Voyage au bout de la nuit (1932). Un roman sur la condition humaine au vocabulaire truculent et foisonnant de néologismes qui a fait de lui le Rabelais tragique du XXe siècle.
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Cette série s’attache à démonter le mythe en pointant son racisme et son antisémitisme viscéral. On découvre un mystificateur patenté. Il accuse les Juifs d’être des « embusqués », lui qui a été réformé en 1915 par piston. Préférant la lutte des races à la lutte des classes, cet opportuniste sans scrupule, qui convoite le poste de médecin au dispensaire de Bezons, dénonce, en 1940, « le nègre haïtien » qui l’occupe.
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Sa haine des Juifs va donner toute sa mesure à travers ses pamphlets. Aujourd’hui, alors que paroles et écrits xénophobes se répandent, cette série est salutaire. Comme aurait pu l’écrire Rabelais : « Le style sans morale n’est que ruine de l’âme . »
Face à l’Histoire : Louis-Ferdinand Céline, voyage sans retour, dimanche 14 décembre à 21h05 sur France 5

